Suspendue depuis plusieurs mois, l’émission socio-politique « Boukante Lapawòl », animée par le journaliste Guerrier Henri sur les ondes de Radio Méga (103.7 FM Stéréo), est désormais autorisée à reprendre sa diffusion. Cette décision fait suite à une intervention directe du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qui a ordonné au directeur général du Conseil National des Télécommunications (CONATEL), Huguens Prévilon, de lever la suspension imposée à la station.
Cette levée de sanction a également été influencée par les pressions continues de l’organisation SOS Journalistes, fervente défenseure de la liberté de la presse en Haïti.
Dans un échange téléphonique avec Guyler C. Delva, Secrétaire général de SOS Journalistes, le président du CPT, Fritz Alphonse Jean, a confirmé son implication dans le processus :
Oui, j’ai parlé au DG du CONATEL au sujet de la reprise de l’émission, et cela doit se faire incessamment », a-t-il déclaré.
Cette décision constitue un revirement majeur par rapport à la note officielle publiée par le CONATEL le 22 novembre 2024, dans laquelle l’organisme accusait Radio Méga d’avoir utilisé sa fréquence pour diffuser de la propagande en faveur des groupes armés. La station avait alors été sommée de suspendre immédiatement l’émission, sous peine de perdre sa concession.
Cette mesure avait été vivement critiquée par de nombreuses organisations de la société civile, notamment SOS Journalistes, qui l’avait qualifiée de « regrettable, honteuse et ignoble », dénonçant une grave atteinte à la liberté d’expression.
Aujourd’hui, l’organisation salue la reprise de l’émission comme une victoire pour la liberté de la presse en Haïti, tout en réitérant son engagement envers les principes d’éthique et de déontologie journalistiques. Elle a annoncé dans la foulée la création d’une Commission d’éthique, chargée de surveiller les pratiques journalistiques et de dénoncer tout manquement, conformément à la Charte mondiale d’éthique des journalistes.
Dans un contexte national marqué par l’instabilité sécuritaire et politique, le retour de « Boukante Lapawòl » est perçu comme un signal positif en faveur du respect des droits fondamentaux, notamment celui à une information libre, pluraliste et responsable.



