Deux jours après une première attaque sanglante attribuée au gang « Gran Grif » de Savien, la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite a de nouveau été la cible d’une violente offensive armée ce mercredi matin.
Dès les premières heures de la journée, des hommes lourdement armés ont envahi le centre-ville, incendiant plusieurs habitations et semant la panique parmi les habitants. De nombreuses familles ont été contraintes de fuir pour échapper aux assauts. Le bilan humain reste encore inconnu, mais les pertes matérielles sont déjà jugées importantes.
Lundi 28 avril, une attaque similaire avait fait au moins cinq morts, plusieurs blessés et causé la destruction d’une dizaine de maisons. Depuis, la peur ne quitte plus les résidents, qui vivent sans aucune protection et en l’absence totale de forces de l’ordre visibles.
Jusqu’à 7 heures ce mercredi matin, des habitants ont multiplié les appels à la Police nationale d’Haïti (PNH), en vain. Aucune intervention n’a été enregistrée, renforçant le sentiment d’abandon qui règne dans la zone.
« Nou pa konn ki kote pou n kouri ankò. Chak swa, nou pa dòmi, nou pa viv », a confié un habitant, la voix tremblante, au téléphone.
Alors que la région de l’Artibonite fait face à une recrudescence des attaques armées, l’inaction des autorités alimente la peur et laisse les gangs imposer leur loi en toute impunité.