Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, ce lundi, la résolution 2785, prolongeant pour six mois le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), désormais étendu jusqu’en janvier 2026. Cette durée exceptionnellement courte reflète la prudence croissante de l’instance onusienne quant à l’efficacité de la mission, dans un contexte haïtien toujours plus instable.
Créé en 2019, le BINUH a pour mission de soutenir le renforcement des institutions haïtiennes, de promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit et la sécurité, tout en facilitant le dialogue politique. La résolution adoptée réaffirme l’engagement de l’ONU à accompagner Haïti sur ces axes essentiels à sa stabilité. Toutefois, plusieurs diplomates ont souligné que le renouvellement pour une période aussi brève traduit la volonté explicite du Conseil de réévaluer régulièrement les résultats concrets de la mission sur le terrain.
« Le contexte haïtien est particulièrement complexe. Il exige non seulement une présence internationale coordonnée, mais aussi une évaluation honnête et périodique de ce qui fonctionne ou non », a déclaré un diplomate ayant requis l’anonymat.
Cette décision intervient alors qu’Haïti traverse une crise multidimensionnelle, marquée par une insécurité généralisée, l’effondrement des institutions étatiques et l’absence prolongée d’élections. Malgré le soutien international, notamment l’envoi d’une mission multinationale d’appui à la sécurité dirigée par le Kenya, les progrès demeurent fragiles.
Le renouvellement à court terme du BINUH peut ainsi être interprété comme un signal fort adressé aux autorités haïtiennes : une invitation pressante à produire des résultats tangibles, mais aussi un avertissement sur la nécessité d’une plus grande redevabilité des missions onusiennes.
Le Conseil de sécurité devrait réexaminer la situation en Haïti en janvier prochain afin de décider de la poursuite ou de la révision du mandat du BINUH.



