À l’approche de la remise du Ballon d’Or le 22 septembre 2025, au théâtre du Châtelet, à Paris, une question revient avec insistance : récompense-t-on réellement les meilleures performances ou simplement les figures les plus médiatisées du football mondial ?
Cette année, les projecteurs médiatiques semblent déjà orientés vers la Ligue des Nations. Certains médias n’hésitent pas à exagérer l’importance de cette compétition pour influencer l’opinion publique et valoriser les joueurs qu’ils souhaitent voir couronnés. Il devient évident que le poids médiatique d’un joueur joue un rôle de plus en plus décisif dans la course au Ballon d’Or.
On observe ainsi une tendance inquiétante : la valeur d’un trophée ou d’une récompense individuelle varie selon l’identité du joueur ou du club concerné. Lorsqu’un joueur populaire remporte un titre secondaire, celui-ci est surévalué. À l’inverse, lorsqu’un joueur moins médiatisé brille dans une compétition majeure, ses exploits sont souvent minimisés, voire ignorés.
Dans l’ère du « football-business », la visibilité médiatique et le marketing personnel sont devenus presque aussi importants que les performances sur le terrain. Toutefois, il ne faut pas négliger ceux qui, loin des feux des projecteurs, accomplissent des saisons exceptionnelles par leur constance, leur impact collectif et leur efficacité.
Le prochain Ballon d’Or pourrait se jouer entre Kylian Mbappé, dont l’aura médiatique est incontestable, et Lamine Yamal, véritable phénomène émergent du football européen. Pourtant, certains grands noms restent injustement en retrait du débat.
Ousmane Dembélé, par exemple, malgré une saison remarquable et une distinction de meilleur joueur de la Ligue des champions, n’est pas assuré de figurer en tête des classements. Cela illustre bien comment la reconnaissance publique dépend parfois plus de l’image véhiculée que de la qualité intrinsèque du jeu.
Il en va de même pour Raphinha et Mohamed Salah, deux joueurs ayant réalisé une saison très solide sur le plan individuel. Leur régularité, leur importance tactique et leur influence dans les moments clés de leurs clubs respectifs devraient suffire à les placer dans la discussion. Pourtant, leur manque de visibilité médiatique et l’élimination précoce en Ligue des champions pèsent lourdement contre eux dans les débats.
Le Ballon d’Or devrait, avant tout, récompenser la performance pure, l’impact réel sur le jeu et la constance tout au long de la saison. Accorder une importance excessive à la notoriété revient à dénaturer l’essence même de cette distinction, qui devrait rester un hommage au mérite sportif.
