L’ambassade des États-Unis en Haïti a lancé, ce 24 juin, une nouvelle alerte de sécurité appelant tous les ressortissants américains à quitter le pays sans délai. Cette décision intervient dans un contexte d’insécurité chronique, marqué par des violences armées persistantes, des enlèvements et une instabilité généralisée.
Dans son communiqué, la mission diplomatique déconseille formellement tout voyage vers Haïti et invite les citoyens américains déjà présents sur le territoire à utiliser tous les moyens disponibles qu’ils soient commerciaux ou privés pour organiser leur départ. Des vols restent accessibles dans plusieurs régions du pays, une opportunité que l’ambassade recommande de saisir pendant qu’il est encore temps.
En parallèle, l’ambassade exhorte les Américains à éviter les rassemblements publics, à faire preuve d’une extrême prudence et à rester constamment informés de l’évolution de la situation sécuritaire.
Cette mise en garde n’est pas la première du genre. Depuis plusieurs mois, Washington renouvelle périodiquement ses appels à la prudence, voire au départ, tout en réaffirmant son engagement à soutenir les efforts des autorités haïtiennes pour rétablir l’ordre. Ce double discours interroge : comment concilier l’aide annoncée à la stabilisation d’un pays avec des consignes de retrait précipité pour ses propres ressortissants ?
La contradiction apparente entre la volonté d’aider Haïti et les appels à fuir le pays reflète peut-être l’ampleur du défi sécuritaire auquel font face les autorités locales. Alors que les violences paralysent de vastes portions du territoire, les moyens manquent pour garantir la sécurité, y compris dans la capitale. Les gangs armés continuent de défier l’État, rendant difficile l’action des forces de l’ordre.
Face à cette réalité, les États-Unis comme d’autres pays privilégient la protection immédiate de leurs citoyens, tout en continuant d’appeler à une mobilisation internationale pour accompagner Haïti sur le chemin d’une paix durable.