Karine Jean-Pierre, ancienne porte-parole de la Maison-Blanche sous l’administration Biden, a créé la surprise en annonçant son départ du Parti démocrate pour s’enregistrer comme indépendante. Cette décision, rendue publique dans un communiqué diffusé ce mercredi, accompagne la parution prochaine de son livre Independent: A look inside a broken White House, outside the party lines, prévu pour octobre.
Dans cet ouvrage, la première femme noire et première personne ouvertement homosexuelle à avoir occupé le poste de secrétaire de presse de la Maison-Blanche revient sur son parcours, mais surtout sur ce qu’elle qualifie de « trahison du Parti démocrate » à l’été 2024 un tournant politique qui aurait, selon elle, précipité le retrait du président Joe Biden de la course présidentielle.
« Le danger auquel nous faisons face en tant que pays exige de sortir des cases », écrit Jean-Pierre dans une déclaration accompagnant l’annonce du livre. « Jusqu’au 20 janvier, j’étais chargée de parler au nom du président des États-Unis. À midi ce jour-là, je suis redevenue une citoyenne privée qui, comme tous les Américains et bon nombre de nos alliés, devait affronter l’incertitude de l’avenir de notre pays. »
Le ton du livre semble à la fois personnel et politique. Jean-Pierre y décrit une Maison-Blanche marquée par les tensions internes et une direction de parti de plus en plus déconnectée, selon elle, des réalités du terrain. Elle y affirme avoir pris sa décision « après avoir suivi sa propre boussole » et appelle les citoyens à « dépasser les clivages partisans ».
La publication de ce témoignage pourrait provoquer des remous au sein du Parti démocrate, déjà fragilisé par une élection présidentielle en cours marquée par l’incertitude et les divisions internes. Interrogé sur cette annonce, le Comité national démocrate (DNC) a décliné tout commentaire.
Figure emblématique de la diversité au sein de l’administration Biden, Karine Jean-Pierre était devenue un symbole de progrès pour de nombreux Américains. Son changement d’affiliation politique et ses critiques publiques du parti risquent désormais de rebattre les cartes à gauche, alors que les électeurs cherchent de nouvelles voix en dehors des circuits traditionnels.
