Une vague d’indignation secoue la République dominicaine et Haïti après que plusieurs femmes haïtiennes enceintes, dont certaines en plein travail, ont été arrêtées ce lundi 21 avril par les autorités dominicaines de l’immigration en vue d’une expulsion vers Haïti. Ces arrestations ont eu lieu dans un contexte de politique migratoire de plus en plus stricte à l’égard des ressortissants haïtiens.
Selon le quotidien Listín Diario, l’une des femmes interpellées se trouvait à l’hôpital maternel et infantile San Lorenzo de Los Mina, à Saint-Domingue, lorsqu’elle a été emmenée par les agents des Migrations. Elle détenait pourtant des documents légaux prouvant son séjour régulier sur le territoire dominicain.
Dans un premier temps, le directeur général des Migrations, Luis Rafael Lee Ballester, avait catégoriquement démenti les vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrant des arrestations de femmes enceintes dans des établissements de santé. Toutefois, lors d’une conférence de presse tenue ce même jour, il a reconnu qu’un incident de ce type avait effectivement eu lieu. Il a indiqué que la migrante concernée avait été reconduite à l’hôpital où elle reçoit actuellement les soins médicaux nécessaires.
Cette affaire soulève de vives réactions tant du côté des défenseurs des droits humains que des organisations internationales. Beaucoup dénoncent une violation flagrante des droits fondamentaux, notamment du droit à la santé et à la dignité humaine, surtout dans une situation aussi délicate qu’un accouchement.
Plusieurs voix appellent les autorités dominicaines à revoir leurs pratiques et à garantir un traitement plus humain des migrants, en particulier des femmes et des enfants. À Port-au-Prince, le ministère haïtien des Affaires étrangères a annoncé qu’il suivait le dossier de près et qu’il chercherait à faire la lumière sur ces incidents tout en assurant la protection de ses ressortissants.
Alors que les tensions entre les deux pays voisins ne cessent de croître autour de la question migratoire, cet événement vient raviver un débat sensible sur la gestion des droits des migrants et la responsabilité des États en matière de protection des plus vulnérables.