Dans une décision marquante, le Conseil présidentiel de transition (CPT) a annoncé, dans une note datée du 2 mai, la dissolution immédiate de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et de réinsertion (CNDDR). Cette décision fait suite à de graves dénonciations émises par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), qui a pointé du doigt la crédibilité de cette structure censée jouer un rôle crucial dans la stabilisation du pays.
Au cœur de la controverse figure Jean Rebel Dorcénat, jusqu’alors l’un des visages les plus visibles de la CNDDR. Dans une lettre ferme, le RNDDH, dirigé par Pierre Espérance, a vivement critiqué sa nomination, l’accusant de collusion avec des groupes armés notoires, notamment les coalitions G9 An Fanmi e Alye et G-Pèp. Selon l’organisation de défense des droits humains, de tels liens compromettent profondément la mission même de désarmement que porte la commission.
Reconnaissant une perte de confiance généralisée envers la CNDDR, le CPT a annoncé la mise en place prochaine d’« une nouvelle structure de désarmement à l’abri de toute suspicion et apte à répondre aux défis sécuritaires actuels ». Le Conseil promet d’engager de « larges consultations avec des secteurs concernés », incluant la société civile et diverses personnalités de la vie nationale, pour garantir la légitimité et l’efficacité de cette nouvelle instance.
Cette décision intervient dans un contexte de grave crise sécuritaire, alors que les gangs armés continuent d’étendre leur contrôle sur plusieurs zones stratégiques du pays, alimentant un climat de terreur, d’impunité et d’instabilité politique.
Reste à voir si la nouvelle structure annoncée par le CPT saura gagner la confiance de la population et répondre efficacement aux défis d’un désarmement véritable, dans un pays en quête de paix et de réconciliation.