Le chaos sécuritaire en Haïti atteint un nouveau sommet. Selon un rapport récemment publié par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), les trois premiers mois de l’année 2025 ont été particulièrement meurtriers : au moins 1 617 personnes ont perdu la vie entre le 1er janvier et le 31 mars, dans un climat d’insécurité alimenté par la prolifération des gangs armés.
Le rapport recense également 580 blessés et 161 enlèvements contre rançon, dont près des deux tiers (63 %) dans le département de l’Artibonite, désormais devenu un épicentre de la violence. Cette vague d’enlèvements s’ajoute à une détérioration générale de la situation humanitaire et sécuritaire, qui affecte toutes les couches de la population, y compris les plus vulnérables.
Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés. Plus de 333 cas de violences sexuelles ont été enregistrés sur cette période, dont 96 % sont des viols, souvent collectifs, commis par des membres de gangs. Ces crimes sont perpétrés dans une impunité quasi totale, accentuant le sentiment de désespoir parmi les survivantes et les communautés.
Les enfants, quant à eux, sont pris au piège de cette spirale de violence. Au moins 35 enfants ont été tués et 10 autres blessés, que ce soit lors d’attaques de gangs, d’opérations policières ou d’actes de « justice populaire ». D’autres mineurs, encore plus nombreux, ont été victimes de traite et forcés à rejoindre les rangs des groupes armés.
Face à cette situation alarmante, les appels à l’aide se multiplient. Mais les efforts de la communauté internationale peinent à suivre l’ampleur de la crise. En attendant une réponse coordonnée et efficace, les Haïtiens continuent de vivre dans la peur, privés de sécurité, de justice et d’espoir.



