La crise persistante en Haïti a occupé une place centrale lors de la 9902e séance du Conseil de sécurité des Nations Unies ce lundi 21 avril 2025. Entre assassinats, violences sexuelles, incendies criminels et un effondrement quasi-total des institutions étatiques, la situation dans ce pays des Caraïbes demeure alarmante.
La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, Maria Isabel Salvador, a dressé un constat sombre lors de son exposé devant le Conseil. Selon elle, malgré le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), l’insécurité n’a pas reculé de manière significative. Les gangs armés continuent de semer la terreur à travers le pays, notamment dans la capitale Port-au-Prince, où des quartiers entiers sont sous leur contrôle.
Mme Salvador a insisté sur le besoin d’une coordination renforcée entre la communauté internationale et les autorités locales, ainsi que sur l’urgence d’investir dans la reconstruction des institutions étatiques et la relance économique, deux piliers indispensables pour sortir Haïti de cette spirale de violence et de précarité.
Les débats au Conseil ont également révélé des tensions géopolitiques. Le représentant permanent de la Chine a pointé du doigt les États-Unis, les accusant d’avoir joué un rôle déstabilisateur en Haïti au fil des années. « Washington a contribué à créer ce chaos, et aujourd’hui, ils cherchent à se dédouaner de leur responsabilité », a déclaré le diplomate chinois, dans un ton ferme qui reflète les clivages au sein du Conseil sur la gestion du dossier haïtien.
Malgré les divergences d’opinions, un consensus semble émerger quant à la nécessité d’une action internationale plus cohérente et soutenue pour accompagner Haïti dans cette période critique. Plusieurs États membres ont appelé à renforcer l’aide humanitaire, à accélérer le déploiement des forces de sécurité et à appuyer un processus politique inclusif pour ramener la stabilité.
En attendant des résultats concrets, le peuple haïtien continue de vivre dans l’incertitude, pris en étau entre la violence quotidienne et l’effondrement de l’autorité publique. Le monde regarde, mais pour combien de temps encore ?