Dans une note interne récemment transmise à son personnel, la direction exécutive de Zanmi Lasante a annoncé la fermeture immédiate de l’Hôpital Universitaire de Mirebalais (HUM), l’un des établissements de santé les mieux équipés du pays. La raison : une dégradation rapide et alarmante de la situation sécuritaire dans la région, désormais sous le contrôle de gangs armés.
Bien qu’aucune attaque directe contre l’établissement n’ait encore été signalée, les conditions actuelles rendent impossible le déplacement du personnel ainsi que la continuité des soins dans un environnement sûr. Cette décision dramatique entraîne un transfert massif des patients vers d’autres centres du réseau de Zanmi Lasante, notamment Hinche, Lascahobas et Belladère. Ces établissements, déjà en tension, peinent à absorber l’afflux soudain de malades, créant un risque réel d’effondrement du système de santé local.
« Les équipes font tout leur possible pour maintenir un minimum de prise en charge, mais la pression est insoutenable », rapporte une source médicale. Des redéploiements ont été tentés, mais les ressources humaines et matérielles restent limitées face à la montée des besoins.
L’Hôpital Universitaire de Mirebalais, pilier du système de santé haïtien, représentait jusqu’à présent un centre d’excellence médicale, en particulier dans les soins spécialisés et les formations médicales. Sa mise à l’arrêt symbolise non seulement la crise sécuritaire profonde que traverse Haïti, mais aussi la fragilité des infrastructures essentielles en période d’instabilité.
Depuis plusieurs semaines, la ville de Mirebalais est sous l’emprise de gangs armés dirigés par Jeff Gwo Lwa, dont la présence dans la zone menace la vie quotidienne des habitants et complique toute tentative d’intervention humanitaire ou sécuritaire.
La communauté médicale et les organisations partenaires appellent à une réponse d’urgence pour restaurer un minimum de sécurité dans la région et permettre la reprise des activités de santé vitales à Mirebalais et au-delà.