L’ancien international haïtien Jeff Louis traverse actuellement l’une des périodes les plus éprouvantes de sa vie. Ancien milieu offensif de la sélection nationale et ex-joueur des clubs européens AS Nancy-Lorraine et Stade Malherbe Caen, il est aujourd’hui en situation de grande détresse, victime directe de l’escalade de violences armées en Haïti.
« Des gangs ont pris le contrôle de Mirebalais, la ville où j’habite, à environ 50 kilomètres de Port-au-Prince. Ils m’ont tout pris. Je n’ai pas eu d’autre choix que de fuir. Ces gens n’ont aucun respect pour la vie. Si tu leur poses problème, ils te tuent », confie-t-il, bouleversé.
Après avoir mis un terme à sa carrière, Jeff Louis avait choisi de revenir s’installer dans sa ville natale pour se rapprocher de sa mère. Mais l’emprise grandissante des gangs dans la région l’a contraint à fuir son domicile et abandonner tous ses biens. « J’ai quitté mon quartier de Mirebalais, mais je ne me sens toujours pas en sécurité. J’ai peur de mourir. Il ne me reste qu’un peu d’argent pour quelques nuits d’hôtel, ensuite je serai à la rue. »
Sans papiers valides, l’ancien footballeur ne peut pas quitter le pays. Pendant ce temps, ses deux enfants, âgés de 6 et 8 ans, l’attendent en France. Sa situation illustre avec force la détresse croissante d’une population confrontée à l’insécurité et au chaos généralisé.
Dans plusieurs régions du pays, les gangs armés imposent leur loi, multipliant les exactions : pillages, enlèvements, assassinats, viols. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 50 000 personnes ont fui Mirebalais et Saut-d’Eau depuis le 31 mars. À l’origine de cette crise, la coalition criminelle « Viv Ansanm », qui sème la terreur dans le Centre du pays.
« Ce n’est plus une vie ici, c’est l’enfer. Massacres, pillages, viols… Je dois absolument retourner en France. Je n’y arriverai pas seul. J’ai besoin d’aide », implore Jeff Louis, la voix chargée de détresse.