« Passant de la parole aux actes, j’ai remis aujourd’hui ma démission au Conseil National de Transition de Montana (CNT), pour faciliter les négociations à venir. Haïti d’abord, Haïti toujours ! Vive une transition de rupture! »
Cette déclaration publiée sur twitter, est celle de Steven Benoit. Élu le 30 Janvier 2022 comme premier ministre du Conseil National de Transition (CNT) de l’accord Montana, l’ancien Sénateur a démissionné de cette fonction ce lundi 30 Janvier 2023.
« une année après mon élection, Je vous écris pour vous informer de ma démission comme Premier Ministre élu, en vue de faciliter toute éventuelle négociation du groupe Montana avec d’autres secteurs vitaux de la société, pour la recherche d’un consensus national et pour faire face aux multiples crises qui affectent la population haïtienne, » a-t-il adressé à Monsieur James Beltis, Président Bureau du Conseil National de Transition-CNT.
Le PM du CNT, a attendu le premier anniversaire de son élection pour démissionner. Pour l’heure, aucun bilan n’a été présenté à la presse et au peuple de son passage comme premier ministre élu, de l’accord Monta. Dans sa lettre de démission, l’ancien parlementaire précise que ces quelques mois passés à la tête de la ‘’Primature’’ du CNT n’étaient pas faciles.
« Un an de combat, de privations, de résistance et d’indignation devant l’inacceptable, » s’exclame le PM démissionnaire. Il a enchainé pour dire, que cette unique année de gestion, lui a permis de réfléchir autour de thèmes vitaux qui concernent la nation et son devenir. Aussi la recherche de consensus et de ‘’tèt ansanm,’’ visant la résolution de la crise.
La démission de Steven Benoit, concerne seulement son statut de premier ministre. Il a précisé au Président du CNT : « Ma démission ne signifie pas que j’abandonne le groupe du Montana, ni que je renonce aux idéaux exprimés dans ses différents documents et qui rejoignent, dans leur essence, mes convictions profondes sur des sujets qui me tiennent à cœur. »
Bien qu’il ne soit plus sénateur, monsieur Benoit garde encore son reflexe de parlementaire. Plus d’un le sait, durant ses dix années passées au parlement haïtien, Steven Benoit était considéré comme ‘’l’homme des grands dossiers.’’ Il a encore prouvé qu’il a ça dans son ADN. À sa lettre de démission, il a annexé un document d’une page, qu’il intitule : « Mes préoccupations ».
A travers cette page, monsieur Benoit a fait mention de 5 grands rendez-vous, qui auraient dû permettre au pays de s’engager sur la voie de la construction d’un projet national, d’un Etat souverain.
Ces rendez-vous, Steven Benoit les classifie ainsi :
1. Le processus d’amendement de la constitution de 1987.
2. La nomination et l’installation à la Cour de cassation, En janvier 2012 par le Président de la République, de quatre (4) juges, non ratifiés au Sénat de la République.
3. Le scandale de la dilapidation des fonds Petro-Caribe, par de gouvernements successifs, restés sans suite, même après les différents rapports de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA).
4. Le scandale des prêts douteux accordés par différentes administrations de l’Office National d’Assurances (ONA, à des personnes occupant de hautes fonctions dans l’Administration de l’État ou des postes électifs, ainsi qu’à des personnalités du secteur privé.
5. La signature inconstitutionnelle de l’accord consacrant le déploiement de la MINUSTAH en Haïti en 2004 par le Premier Ministre de l’époque.
Ces 5 préoccupations exprimées par le premier ministre démissionnaire du CNT, sont bien détaillées en annexe à sa lettre de démission. Il a précisé que c’est un rappel. Puisque selon lui, ces rendez-vous que le pays a ratés, lui tiennent beaucoup à cœur.
