Plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment Canapé-vert, Juvenat, Delmas, Pétion-Ville, Route des Frères, et Bourdon, sont secoués par une atmosphère de tension palpable ce mercredi. Depuis les premières heures de la journée, des barricades de pneus enflammés ont été dressées dans plusieurs rues, et des groupes de jeunes, armés de machettes, ont pris position, envoyant un message clair aux autorités et aux bandits qui sévissent dans la région.
Cette mobilisation fait suite à un appel lancé par les habitants du quartier de Canapé-vert et de ses environs, qui dénoncent l’insécurité grandissante qui frappe la capitale et le pays en général. Les résidents, déjà confrontés à la violence des gangs et aux exactions quotidiennes, ont décidé de prendre les devants en organisant des manifestations pour exprimer leur ras-le-bol et leur détermination à lutter contre cette spirale de violence.
Les barricades, composées principalement de pneus enflammés et de débris, ont paralysé plusieurs axes routiers stratégiques, notamment la Route de Frères, une artère clé reliant les quartiers du centre-ville aux communes voisines. Les habitants espèrent ainsi attirer l’attention des autorités publiques et des forces de sécurité afin que des mesures concrètes soient prises pour endiguer cette insécurité qui gangrène leur quotidien.
Depuis plusieurs années, l’Haïti fait face à une montée en puissance des gangs armés, qui ont progressivement pris le contrôle de plusieurs quartiers et routes stratégiques du pays. Le manque de ressources et la faiblesse des institutions publiques rendent difficile toute tentative sérieuse de rétablir l’ordre et la paix. Cette situation a conduit à une perte de confiance généralisée envers les autorités, incitant les citoyens à prendre des mesures radicales pour se protéger.
Les habitants de Canapé-vert et des zones voisines, qui subissent de plein fouet les actes de violence des bandes criminelles, ont donc décidé d’agir eux-mêmes. La mobilisation de ce mercredi vise à envoyer un signal fort aux bandits, mais aussi à demander une réaction immédiate des autorités pour mettre fin à cette insécurité qui paralyse leur vie quotidienne.
Les appels à l’action : une situation insupportable
Au-delà des barricades, les manifestants réclament des mesures urgentes pour protéger la population et restaurer l’autorité de l’État. Ils appellent notamment à une meilleure collaboration entre la police et la population pour démanteler les gangs et récupérer les quartiers sous leur contrôle. Plusieurs leaders communautaires insistent également sur la nécessité d’un renforcement de la présence policière et d’un soutien international pour endiguer cette crise sécuritaire.
Les résidents, épuisés par des mois de violences et d’insécurité, espèrent que leurs actions de ce mercredi seront entendues et qu’elles mèneront à des changements concrets. Pour eux, il ne s’agit plus seulement de protester, mais de revendiquer leur droit à vivre en sécurité sur leur propre territoire.
Un appel à la solidarité nationale
Alors que la situation continue de se dégrader dans plusieurs régions d’Haïti, la mobilisation de ce mercredi 2 avril pourrait être un tournant dans la lutte contre l’insécurité. Les habitants de Canapé-vert et des quartiers voisins ont décidé de s’unir pour faire face à cette crise, et leur action pourrait bien inspirer d’autres communautés à se lever pour défendre leurs droits à la sécurité et à la paix.
Il reste à voir si les autorités répondront à cet appel et prendront des mesures suffisantes pour stopper l’escalade de la violence qui menace de plonger tout le pays dans le chaos.
