Le Réseau national des magistrats haïtiens (Rénamah) tire la sonnette d’alarme face à une menace grandissante qui pèse sur le bon fonctionnement des tribunaux à travers le pays. Dans une correspondance adressée au président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Jean, lundi, l’organisation se dit profondément préoccupée par un déficit critique de juges dans l’ensemble du système judiciaire.
Selon le Rénamah, les tribunaux de paix, les tribunaux de première instance ainsi que les cinq cours d’appel du pays subissent un manque dramatique de magistrats, ce qui pourrait entraîner un dysfonctionnement généralisé d’ici le mois de juin si rien n’est fait en urgence. Cette pénurie risque d’aggraver la situation déjà alarmante dans les prisons haïtiennes, marquées par une surpopulation chronique largement alimentée par la détention préventive prolongée.
Dans son plaidoyer, le Rénamah exhorte le Conseil présidentiel à poser des actions concrètes pour éviter la paralysie de l’appareil judiciaire. Il appelle notamment à la signature et au retour sans délai des commissions de promotion et de renouvellement de mandat des magistrats. Pour le Réseau, cette démarche est essentielle pour garantir une justice équitable, rapide et conforme aux exigences légales de la République.
« Une justice fonctionnelle est le socle d’un État de droit », rappelle le Rénamah, insistant sur la nécessité pour les autorités de transition de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires. L’avenir du système judiciaire haïtien pourrait dépendre des décisions qui seront prises dans les semaines à venir.