L’Inertie des autorités face à la violence des gangs en Haïti

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En Haïti, la violence des gangs a atteint des niveaux insoutenables. Des centaines de vies ont été perdues, des milliers de citoyens ont été blessés ou déplacés, et la société est plongée dans une crise humanitaire sans précédent. Au cœur de cette tourmente, le Conseil présidentiel de transition, tout en exprimant sa condamnation des attaques menées par des bandits contre la population civile, semble incapable de mettre en œuvre des solutions concrètes pour endiguer cette spirale de violence.

En effet, après plus de dix mois à la tête du pays, les promesses faites par les conseillers présidentiels de fournir des équipements à la Police Nationale d’Haïti (PNH) sont restées lettre morte. Pourtant, au même moment, des fonds considérables sont alloués aux services de renseignement, à hauteur de 63 millions de gourdes, fonds qui, selon certaines sources, auraient été détournés à des fins personnelles. Le paradoxe est frappant : une nation en proie à l’insécurité et aux exactions des gangs, pendant que les ressources censées protéger la population semblent disparaître dans les poches de ceux qui sont censés apporter des solutions.

Mais la responsabilité ne repose pas seulement sur le Conseil présidentiel. Le gouvernement, de son côté, dispose de plus de 180 millions de gourdes pour le renseignement, mais aucun résultat tangible n’a été observé. Ces fonds sont pourtant décaissés chaque mois, sans qu’aucune avancée notable n’ait été réalisée pour restaurer l’ordre et la sécurité. Comment comprendre cette inaction face à une menace aussi immédiate et violente que celle des gangs, qui contrôlent aujourd’hui une grande partie du pays, semant la terreur dans les rues et les quartiers ?

Le contraste entre les sommes allouées à la sécurité et l’absence de résultats est une insulte à la souffrance quotidienne du peuple haïtien. Le manque d’efficacité des autorités et la gestion opaque des ressources publiques alimentent la frustration générale et nourrissent la méfiance à l’égard des institutions. Plutôt que de se consacrer à des promesses non tenues et à des discours vides, les dirigeants haïtiens devraient se concentrer sur la mise en place de solutions concrètes et urgentes. Les forces de l’ordre doivent être équipées, formées et soutenues pour reprendre le contrôle du territoire. Les fonds publics alloués à la sécurité doivent être utilisés de manière transparente et efficace, avec un objectif clair : la protection des citoyens.

La passivité des autorités face à cette crise n’est pas seulement un manquement à leur devoir, elle est aussi une complicité tacite avec la violence qui dévore le pays. L’inefficacité de la gestion publique et l’enrichissement personnel au détriment de la sécurité nationale sont des faits qui ne peuvent plus être ignorés. La population haïtienne, déjà traumatisée par des années de précarité, de pauvreté et de violence, mérite mieux que des promesses non tenues et des fonds mal gérés.

Il est grand temps que ceux qui gouvernent ce pays assument leurs responsabilités et prennent des mesures pour mettre un terme à cette spirale de violence. Trop de laxisme de la part de ces autorités, qui coûtent une fortune chaque mois sans parvenir à donner des résultats. Où est passée cette nation qui, autrefois, ne toléreraient pas l’inaction ? Il est urgent de se lever pour exiger des résultats concrets.

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