Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a exprimé sa profonde tristesse suite au décès de l’artiste, écrivain et poète haïtien Frankétienne, survenu à l’âge de 89 ans. Dans un communiqué publié sur la page officielle de la Présidence, le CPT a rendu hommage à cet homme de culture exceptionnel, en ces termes : « Haïti pleure la perte d’un géant. Frankétienne s’est éteint à 89 ans, laissant un héritage littéraire et artistique incommensurable. Poète, écrivain, dramaturge, peintre et visionnaire, il a façonné l’imaginaire haïtien et porté haut la voix du peuple. Son œuvre demeure éternelle. Nos pensées et condoléances à sa famille et à tous ceux qu’il a inspirés. »
La disparition de Frankétienne marque un moment de deuil pour la culture haïtienne. Né en 1936 à Saint-Marc, l’artiste n’a jamais été qu’un simple écrivain ; il incarne une force créatrice inépuisable, explorant avec passion la littérature, la peinture, la musique et le théâtre. Son œuvre, riche et complexe, défiant les conventions et les frontières, a marqué la scène artistique haïtienne.
Fondateur du mouvement Spiralime, Frankétienne a réinventé la littérature haïtienne avec un langage unique, un mélange envoûtant de poésie, de prose et de chaos maîtrisé. Son roman Dézafi, premier livre écrit en créole, a marqué un tournant majeur dans l’histoire littéraire du pays, affirmant la place du créole comme langue d’expression artistique et intellectuelle.
Il n’était pas qu’un écrivain ; Frankétienne était une voix forte, un esprit éveillé qui n’a cessé de défendre la culture haïtienne et la liberté. À travers ses prises de position et son engagement indéfectible, il incarnait une Haïti libre, fière et insoumise. Si Haïti pleure sa perte, elle n’oubliera jamais son héritage. En rejoignant l’éternité des mots et des couleurs, Frankétienne continue d’inspirer et d’éclairer les générations à venir.
