Depuis plusieurs mois, les banques commerciales en Haïti ferment leurs portes dès 2h ou 3h de l’après-midi, bien avant les horaires traditionnels. Cette décision unilatérale qui jusqu’à présent n’est pas justifiée, pose de nombreux défis aux clients et révèle des difficultés profondes liées à la gestion des services financiers dans le pays.
« Les files d’attente s’allongent dès le matin. Nous devons arriver à l’aube pour espérer être servis avant la fermeture », témoigne un client faisant la queue devant une succursale de la BUH à Juvénat, Pétion-Ville.
Avec des horaires réduits, les clients se retrouvent massivement concentrés pour des horaires limités. Les guichets, déjà insuffisants, peinent à répondre à la demande, et il n’est pas rare de voir des gens attendre des heures sans être servis. Certains clients, notamment les travailleurs qui terminent leurs journées tard, n’ont plus la possibilité de se rendre à la banque. Cela complique l’accès aux retraits, dépôts et autres opérations bancaires essentielles. Beaucoup dénoncent une dégradation de la qualité des services. « Nous sommes traités comme si notre temps ne comptait pas. L’attente est insupportable et, parfois, on est obligé de revenir plusieurs jours de suite », déplore un commerçant qui patiente devant une succursale de la UNIBANK à Delmas 71.
Autre calamité qu’endurent les gens, est le problème de retrait en dollars américains qui est quasiment inaccessible. Il y a des banques qui n’accordent aucun retrait en dollars US, même si le client détient un compte en dollars chez eux elles. « Pour payer mon loyer, j’ai dû prendre dix jours, à raison d’un retrait par jour, pour compiler mille dollars. Le montant maximum autorisé est de 100 dollars. Pwòp lajan m ap kale m ! » Exclame une dame sortant de la UNIBANK qui se trouve à la rue Lambert.
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent pour demander des ajustements. Un dialogue entre les banques et les autorités est crucial pour rétablir un retour au fonctionnement normal. Dans un pays où l’instabilité règne, les banques jouent un rôle important pour maintenir une certaine normalité économique. Si aucune solution n’est trouvée rapidement, ces fermetures hâtives pourraient aggraver davantage les conflits et prises de bouche qui bouillonnent quotidiennement entre les banques commerciales et leurs clients.
Pour les Haïtiens, la question reste en suspens : jusqu’à quand devront-ils faire face à cette pagaille pour accéder à leurs propres ressources financières ?
