Depuis plusieurs années, l’insécurité en Haïti atteint des sommets alarmants. Dans la zone métropolitaine, les témoignages de riverains montrent à quel point cette situation a des répercussions profondes sur la vie quotidienne des citoyens. Alors que les élections de 2025 approchent, la question qui se pose est : pourra-t-on vraiment organiser des élections dans un climat aussi délétère ?
Lors d’une série d’interviews menées dans divers quartiers de la capitale, les habitants expriment leur désespoir face à une insécurité grandissante. Les barricades de gangs, les kidnappings à répétition et l’absence d’une police efficace alimentent un climat de peur qui paralyse les activités économiques et sociales. « Comment voter dans ces conditions ? Nous avons peur de sortir de chez nous, » confie Sylvie, une commerçante du quartier de Delmas. À l’écoute de ces récits, on comprend vite que pour beaucoup, l’idée même de se rendre aux urnes semble utopique.
La détérioration de la sécurité souligne un problème plus vaste : la confiance des citoyens envers les institutions. Les Haïtiens se sentent abandonnés par leur gouvernement, qui semble incapable de protéger ses citoyens. « Si l’insécurité demeure, nous pourrions tout aussi bien dire adieu aux élections de 2025, » suggère Guito, un enseignant inquiet pour l’avenir de ses élèves. Pour lui, les élections ne sont pas qu’un simple événement civique ; elles sont le reflet de la volonté populaire. Or, sans un minimum de sécurité, cette volonté risque d’être bafouée.
Les conséquences de cette insécurité se font également sentir sur le plan économique. Les commerces ferment, les investissements s’érodent et la population se retrouve piégée dans un cycle de pauvreté et de désespoir. « Nous avons besoin de paix pour reconstruire notre pays, » affirme Antoinette, une mère de famille qui aspire à un avenir meilleur pour ses enfants. Cette quête de sécurité et de prospérité constitue un appel à la solidarité nationale, mais aussi à l’organisation internationale qui doit prendre en considération la crise humanitaire en cours.
Alors que le calendrier électoral s’approche, les voix s’élevent pour demander des solutions concrètes. La réforme des forces de l’ordre, la mise en place d’un dialogue inclusif entre les différentes parties prenantes et le soutien des organisations internationales sont cruciaux pour esquisser une sortie de crise. Sans une réponse rapide et efficace à la question de l’insécurité, les élections de 2025 risquent de se transformer en un simple mirage, et l’avenir d’Haïti pourrait en être irrémédiablement affecté.
L’insécurité qui règne en dans le pays nécessite une attention urgente. Les citoyens sont désireux de participer à la démocratie, mais ils ne peuvent le faire tant que leur sécurité n’est pas garantie. Dans ce contexte, il est impératif que le CPT et la primature assument leurs responsabilités et s’engagent activement à restaurer l’ordre et la confiance. Sinon, la pluralité de 2025 pourrait tout aussi bien être vouée à l’échec, laissant le peuple haïtien face à ses angoisses, dans l’ombre d’un avenir incertain.