Il est essentiel que le décret portant sur la conférence nationale soit précédé d’un accord politique réunissant tous les acteurs et opérateurs politiques, sans aucune exclusive. Il est impératif que ce décret reçoive une attention sérieuse et une évaluation rigoureuse avertit Me Camille Leblanc. De son côté, le Binuh informe qu’en consultation avec les parties prenantes haïtiennes, il s’emploiera à faciliter le dialogue, à désamorcer les tensions et à coopérer avec la Mission multinationale d’appui à la sécurité tout en continuant à fournir un soutien consultatif en vue d’améliorer l’efficacité opérationnelle et la responsabilité de la Police nationale d’Haïti.
Dans son rapport du 15 octobre 2024, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guteress, dans son rapport devant le Conseil de sécurité sur Haïti, a fait mention d’une stratégie visant à continuer d’appuyer un processus politique dirigé par les Haïtiens. La stratégie couvre six domaines d’appui :
a) la facilitation d’un dialogue national inclusif ;
b) la mise en œuvre de réformes électorale et constitutionnelle ;
c) l’amélioration de la sécurité publique ;
d) le renforcement de l’état de droit ;
e) l’amélioration de la gouvernance et de la capacité institutionnelle ;
f) l’intégration du système des Nations Unies et des partenariats régionaux.
Conformément à la résolution 2347 (2024) du Conseil de sécurité, le BINUH a mis au point, en consultation avec le Gouvernement, cette stratégie, dit-il, visant à continuer d’appuyer un processus politique dirigé par les Haïtiens et à compléter l’action menée aux niveaux régional et sous-régional pour restaurer les institutions démocratiques et aider les autorités électorales pendant la période de transition.
Selon, Antonio Guteress, cette stratégie tient compte du nouveau dispositif de gouvernance mis en place depuis le début du mois d’avril, ainsi que des priorités stratégiques transitoires énoncées dans le décret du 27 mai portant création du Conseil présidentiel de transition, à savoir la sécurité nationale et la sécurité publique, le relèvement socioéconomique et la restauration des institutions, la Conférence nationale et la réforme constitutionnelle, l’état de droit et la justice, et les élections.
Le 13 septembre dernier, l’ancien Ministre de la Justice, Me Camille Leblanc, avait fait acheminer à notre rédaction, la position d’un groupe de citoyens sur la portée du décret du mercredi 17 juillet 2024 relatif à l’organisation d’une conférence nationale dont les conséquences pourraient être fort préjudiciables, si son exécution devait rater les objectifs de sauvetage national tant attendu.
D’après l’analyse de ce groupe, ce décret est censé marquer un tournant dans notre processus démocratique. Cependant, il est frappant de constater qu’il n’a suscité aucun intérêt notable de la part des juristes, des partis politiques non impliqués dans l’administration actuelle, ni des organisations de la société civile haïtienne.
Dans un contexte de dilemme politique, les dirigeants de la transition doivent éviter l’erreur fatale d’agir en vase clos, sans consulter les avant-gardistes, les autres responsables politiques, et les organisations socioprofessionnelles. La création du comité de pilotage proposé par le CPT et le gouvernement risque de mettre la charrue avant les bœufs, en raison des chantiers techniques, politiques et sociaux qui engageront la nation pour les cinquante prochaines années. Pour garantir la réussite de la Conférence National