Le paysage politique d’Haïti a subi un tournant décisif ce lundi 7 octobre 2024, marquant l’arrivée au pouvoir de Fanmi Lavalas suite à l’investiture de Leslie Voltaire comme le coordinateur du Conseil présidentiel transition. L’installation de ce dernier comme président du CPT a suscité des réactions mitigées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays parce qu’au lieu de faire en sorte de mettre sous coté les conseillers-présidents Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertillaire, impliqués dans le rapport de l’ULCC confirmant qu’ils ont les mains trempées dans l’affaire des 100 millions de gourdes de la BNC, l’architecte a choisi de travailler avec eux comme si de rien était.
Les partisans de Fanmi Lavalas, anciennement dirigé par le leader charismatique Jean-Bertrand Aristide, célébraient la nomination de Voltaire comme une victoire pour la démocratie et un retour à des valeurs progressistes. Toutefois, cette prise de fonction soulève d’importantes questions sur les alliances que le parti a choisies de former, notamment avec des figures politiques au sein du CPT, critiquées pour leur implication dans des actes de corruption, spécialement dans l’affaire BNC.
Le lundi 7 octobre, le CP Edgard Leblanc Fils devait passer le pouvoir à Smith Augustin, épinglé dans le rapport de l’ULCC ainsi qu’Emmanuel Vertillaire et Louis Gérald Gilles, un compromis a été retrouvé entre les conseillers-présidents à l’exception d’Edgar Leblanc, tous ont signé l’arrêté modifiant la résolution du 7 mai 2024 sur les grandes décisions du CPT dont la présidence tournante. Ainsi Leslie Voltaire qui était 3e sur la liste a immédiatement pris la place de Smith Augustin après son écartement pour cause de corruption.
Les premières mesures annoncées par le nouveau président du CPT, Leslie Voltaire, incluent des réformes économiques et des investissements dans les infrastructures tout en travaillant pour rétablir la sécurité dans le pays, réaliser le référendum et l’organisation des élections. Cependant, la manière dont ces mesures seront exécutées et qui en tirera réellement profit continue de susciter des préoccupations dans le pays. Divers citoyens de la société civile haïtienne expriment déjà leur méfiance, doutant de la capacité du CPT à redresser le pays alors qu’une partie de ses membres sont perçus comme des corrompus.
« Pourquoi siéger avec des braqueurs ? Le fait qu’ils acceptent de se retirer dans cette course pour devenir président du CPT, ils admettent qu’ils sont véritablement des corrompus. Je ne comprends pas pourquoi Leslie Voltaire a accepté de faire compromis avec eux, je suis déçu » a déclaré un activiste politique après l’installation du représentant de Fanmi Lavalas comme Président du CPT. « Comment pouvons-nous espérer un changement réel si nous collaborons avec ceux qui ont été impliqués dans le problème en premier lieu ? » rajoute t-il.
D’autre part, les partisans de Fanmi Lavalas soutiennent que la collaboration avec les Conseillers-présidents pourrait être la clé d’une transition réussie, reliant plusieurs factions politiques souvent fracturées en Haïti. Ils soutiennent que si les CP ont un quelconque problème avec la justice, c’est à la justice de gérer le problème. Avec des élections générales devant avoir lieu dans quelques mois, cette coalition pourrait avoir un impact significatif sur la vie politique future du pays.
La communauté internationale qui surveille Haïti de près, salue l’investiture du représentant de Fanmi Lavalas comme étant le coordinateur du CPT. Les États-Unis de leur côté ont exprimé le besoin d’une gouvernance transparente et responsable. Les alliés étrangers pourraient bien ajuster leur soutien en fonction des décisions prises par le gouvernement.
Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si Fanmi Lavalas pourra se distancier de l’héritage de corruption qui a entaché le paysage politique haïtien tout en maintenant le soutien populaire dont il a longtemps bénéficié. Cette période de transition pourrait être l’opportunité ou le piège qui définira l’avenir d’Haïti.
Avec ce climat chargé, les citoyens haïtiens se retrouvent dans l’incertitude, espérant que, malgré les défis, un réel changement pourra émerger de cette alliance controversée.
