La corruption, ennemi juré du développement d’Haïti

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Tout au long de son histoire, la République d’Haïti a connu de grands scandales de corruption. Malheureusement, en plein 21e siècle, ce fléau continue de gangrener la société et faire obstacle au développement économique du pays. Selon les indices du Transparency International Haïti est l’un des pays les plus corrompus au monde, malgré son classement décevant chaque année, le pays continue de faire face à des défis majeurs liés à une gouvernance opaque et à un manque de transparence.

Haïti est au cœur d’une spirale de corruption qui a un impact négatif sur son évolution sur le plan économique. Elle ne fait qu’enfoncer le pays dans la pauvreté et accroître les inégalités sociales. Les dirigeants corrompus et une minorité s’enrichissent au détriment de la majorité qui patauge dans la misère. L’argent qui devait renflouer les caisses de l’État est utilisé pour financer les projets des particuliers.

La corruption engendre des détournements de fonds, elle limite l’investissement dans les infrastructures, la santé, l’éducation et la sécurité publique. L’un des plus grands scandales de corruption en Haïti est le détournement des fonds de Petrocaribe. Il s’agit de la dilapidation d’environ 2 milliards de dollars en provenance du Venezuela. De la gestion frauduleuse, des projets inachevés en passant par un manque de transparence dans les dépenses, l’argent est dépensé sans la réalisation de projets concrets pour le développement économique du pays.

Des anciens responsables de grandes institutions du pays sont indexés et accusés de corruption. C’est le cas pour Edwine Tonton et Pierre Richard Valès respectivement, l’ancienne directrice générale et l’ex-comptable de la caisse d’assistance sociale qui ont fait de la prison à cause du détournement des fonds publics, du trafic d’influence et d’octroi frauduleux de subventions. Ils ont été relâchés provisoirement en août denier.

Récemment maître Aviol Fleurant, l’ancien ministre de la planification et de la Coopération externe a été l’objet d’accusations de corruption, d’enrichissement illicite et de fausse déclaration de patrimoine. L’ancien candidat à la présidence n’a pas pu justifier à l’unité de lutte contre la corruption (ULCC) la somme de 75 millions de gourdes qui étaient sur son compte bancaire. Et l’institution a recommandé une poursuite en justice contre l’homme de loi qui a essayé de laver sa réputation  dans les médias.

Ces scandales de corruption ont un impact néfaste sur l’essor de l’économie haïtienne. Cela crée un climat de méfiance et d’incertitude et entrave l’investissement étranger. La corruption décourage les investisseurs étrangers de s’engager en Haïti.

Les forces vives de la nation, la jeunesse ne doivent pas rester les bras croisés face à ce fléau qui ronge la société. Elles doivent poser des actions pour forcer l’État à renforcer les institutions, à punir les corrupteurs, à promouvoir la transparence, et à exiger la déclaration des patrimoines avant et après chaque passage à la tête des institutions en tant que fonctionnaires.

La situation actuelle de l’économie d’Haïti est désastreuse. Le chômage, l’inflation, la baisse de la productivité, la faim sont les caractéristiques de cette économie. Cette situation est due en grande partie à la corruption qui gangrène la société. L’État haïtien doit créer un climat de confiance en Haïti pour attirer les investissements étrangers et mettre fin aux scandales de détournement de fonds publics pour relancer l’économie du pays.

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