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Haïti : absence de souveraineté nationale, et si Jean-Jacques Dessalines revenait ?

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Haïti, la première nation noire à avoir conquis son indépendance, se retrouve aujourd’hui à un carrefour tragique. Alors que les résonances du passé continuent de hanter notre présent, et que l’écho des batailles menées par nos ancêtres résonne dans les mémoires, nous sommes confrontés à une question brûlante : que serait notre pays si Jean-Jacques Dessalines, le père de notre indépendance, revenait parmi nous aujourd’hui ?

La réalité haïtienne actuelle est un tableau dévasté de misère, d’instabilité, d’incertitude, d’ingérence de la communauté internationale dont les Etats-Unis, la France, le Canada et l’apparition d’une force étrangère sur le sol de nos pères. Les effets de la pauvreté endémique, des catastrophes naturelles récurrentes et d’un système politique défaillant se conjuguent pour plonger des millions d’Haïtiens dans un quotidien infernal. Les routes sont jonchées d’entrepôts abandonnés ; la santé et l’éducation vacillent, laissant la population dans un état de désespoir.

Les gangs armés, véritable cancer du tissu social, s’imposent dans les quartiers, exerçant un contrôle tyrannique et interdisant souvent toute forme d’épanouissement. Pendant ce temps, les élites continuent de siphonner les ressources du pays, restant indifférentes aux souffrances de la population.

Dessalines : un symbole de résistance

Si l’on évoque Dessalines, c’est que son nom dépasse de loin la simple figure historique. Il incarne la résistance, la lutte pour la dignité et la souveraineté. Son appel à la mobilisation des masses, à la lutte armée, à l’unité face à l’oppression résonne encore aujourd’hui. Pour lui, Haïti ne devait pas être qu’un morceau de terre ; elle devait incarner une utopie, un modèle de liberté et d’autonomie.

Mais à quoi ressemblerait le pays que Dessalines aurait rêvé en comparaison avec la réalité actuelle ? Aurait-il pu imaginer une Haïti où les jeunes sont contraints d’émigrer pour fuir leur sort ? Où les ressources naturelles sont encore exploitées par des intérêts étrangers ? Un pays où l’appartenance à une nation déjà troublée par des coups d’État successifs et une corruption généralisée semble n’être qu’une illusion ?

On peut imaginer que le retour de Dessalines susciterait une colère et une détermination sans précédent. Avec son sens aigu de la justice et de l’équité, il exhorterait le peuple haïtien à se lever comme un seul homme pour revendiquer ses droits fondamentaux et sa dignité. Il rappellerait à chacun l’importance de l’unité et de la solidarité, non seulement pour lutter contre l’oppression externe, mais aussi contre l’oppression qui se trouve en nous-mêmes, celle qui nous divise et nous désunit.

Dessalines nous inviterait à réévaluer notre rapport à notre histoire et à notre identité. Il inciterait les jeunes à revendiquer leur place dans le renouvellement de notre nation, à promouvoir des idéaux de justice sociale et d’égalité. Peut-être aurait-il aussi un message pour les dirigeants actuels, les exhortant à mettre de côté leurs ambitions personnelles au profit d’un projet collectif ambitieux.

En ce 20 septembre qui marque la naissance du libérateur de la première république noire du monde, nous devons nous interroger sur la voie que nous souhaitons emprunter. Seule une prise de conscience collective de la nation et une mobilisation autour des valeurs de résistance et d’autonomie de Dessalines pourront nous permettre de redresser le navire Haïtien.

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