Créé pour faire l’équilibre au niveau du pouvoir exécutif du premier ministre-président Ariel Henry, le Haut Conseil de la Transition n’a jamais su s’imposer comme une institution capable de faire son travail. Ses membres, notamment la présidente Mirlande H. Manigat, se sont toujours plaints du manque de moyens accordés au HCT qui peinait d’ailleurs à trouver un local où loger ses membres avant d’être finalement hébergé par le ministère de l’intérieur.
Cette structure, non prévue par la loi et qui devrait être dissoute dès la mise en place d’un gouvernement (avec un président sorti des urnes) continuait, de fait, d’exister, même si dans la réalité, elle était dysfonctionnelle depuis la mise sur pied du Conseil présidentiel de transition.
En effet, Laurent Saint-Cyr, qui représentait le secteur des affaires au HCT, avait vite compris qu’il devrait changer son fusil d’épaule pour continuer à jouir des privilèges liés à sa fonction « d’homme d’État ».
Il a abandonné le HCT pour intégrer, avec le même titre (représentant du secteur privé) au Conseil présidentiel de transition.
Récemment, le président de la Fédération Protestante d’Haïti, le pasteur Calixte Fleuridor, qui formait (avec Manigat et Saint-Cyr) le HCT, affirmait que cette structure continuait d’exister.
« Je suis toujours membre du HCT car aucun arrêté n’a mis fin à ma fonction », avait-il déclaré la semaine dernière.
C’est dorénavant chose faite. Dans un arrêté daté du 29 juillet, le gouvernement du premier ministre Garry Conille a rapporté celui du 21 décembre 2022 créant le HCT, installé le 6 février 2023.
Le Haut Conseil de la Transition avait, entre autres, pour mission d’œuvrer au renforcement du système judiciaire, réviser la constitution et contribuer à la mise en place du Conseil Électoral Provisoire (CEP).
L’État haïtien peut finalement mettre fin au salaire mensuel de Myrlande Manigat, Calixte Fleuridor et Laurent St Cyr.