Depuis plusieurs années Haïti fait face à une situation socio-sécuritaire dégradante. Le pays est devenu un enfer pour ses citoyens qui sont forcés par milliers d’abandonner leurs quartiers à cause de la violence et la terreur des gangs armés. Pour remédier à cette lamentable situation, le gouvernement dirigé par le docteur Ariel Henry a fait appel à la communauté internationale pour l’envoie d’une force multinationale. Après plusieurs reports, le premier contingent a finalement mis les pieds sur le sol haïtien ce mardi 25 juin 2024.
Rétablir un climat de paix et de sécurité en Haïti n’est pas une mince affaire. La police Nationale d’Haïti est incapable de faire face à l’assaut des bandits armés qui tuent, qui pillent et brûlent des commissariats et des postes de police. Des quartiers paisibles sont devenus des repaires de bandits pour mieux dire des territoires perdus.
Lors d’une prise de parole adressée à la nation, le 5 octobre 2022, l’ancien Premier ministre Haïtien a ouvertement réclamé l’aide de la communauté internationale après plusieurs négociations, l’international a finalement décidé de voler au secours de la première République noire indépendante du monde par l’entremise du Kenya qui a proposé son aide à Haïti. Sous la supervision de l’Organisation des nations unies la force de police kenyane va devoir combattre la violence des gangs pour rétablir la sécurité dans le pays.
La force multinationale va travailler de concert avec la PNH pour rétablir la sécurité et la paix, regagner les territoires occupés par les gangs, baisser le taux de criminalité en Haïti et renforcer les institutions du pays notamment la police et l’appareil judiciaire du pays.
Il est à noter que le déploiement de cette force multinationale divise l’opinion publique. Certains nationalistes haïtiens pensent que la venue de la force serait une mauvaise chose pour la vie du pays tandis que pour d’autre, elle représente une oasis dans un désert pour la nation haïtienne.
Les nationalistes restent sceptiques quant à la réussite de la mission de cette force compte tenu des expériences précédentes avec les forces onusiennes. Selon eux l’expérience de la MINUSTAH a été un coup dur pour la nation. Même si les casques bleus ont rétabli la sécurité, mais ils ont laissé un goût amer dans la bouche du peuple haïtien. Les soldats de la MINUSTAH ont commis des actions malhonnêtes durant leur passage en Haïti. Ils ont commis des abus sexuels et des violences sur la population civile et ont laissé des enfants sans pères au pays. Par-dessus tout, en 2010 des soldats népalais ont introduit le Choléra en Haïti dans la commune de Mirbalais. Une épidémie qui a causé la mort de plusieurs milliers de citoyens et cela a eu un impact considérable sur la santé publique du pays.
En somme l’arrivée de cette force soutenue par l’ONU pour mater les criminels du pays est une nécessité, mais vue les défis auxquels elle doit faire sont énormes. Tout comme la MINUSTAH a échoué dans sa mission pour certains, l’expérience kenyane ne sera pas fructueuse pour le pays.