Haïti, une nation livrée à elle-même

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Haïti a plus de deux cents ans d’indépendance, mais son état actuel laisse croire qu’elle est une nation sans histoire. La terre laissée par Jean-Jacques Dessalines est en proie à l’insécurité, la vie chère, le chômage. Le pays souffre à tous les niveaux. Les Haïtiens sont livrés à eux-mêmes, sans espoir ni projet. Quitter le pays pour aller chercher un mieux-être ailleurs est devenu un mode de vie pour la jeunesse. Cette sombre page dans le livre de l’histoire du pays le place à la croisée des chemins entre une disparition inévitable et une chute absolue.

Le pays est victime de la mauvaise gouvernance, de l’impunité, de la mauvaise foi des acteurs politiques et de l’absence de plan de développement. Le principe de la séparation des pouvoirs est devenu une mascarade politique. Les pouvoirs législatif et judiciaire sont au service de l’exécutif. En Haïti le pouvoir n’arrête plus le pouvoir. Les parlementaires ne sont plus des représentants du peuple et la justice laisse les coupables impunis.

Sur le plan politique le pays connaît un vide constitutionnel total, les administrations précédentes, c’est-à-dire celles de Martelly et de Jovenel n’ont pas organisé les élections pour renouveler le personnel administratif du pays. La nation marche de crise en crise. Les acteurs politiques n’avaient aucun plan pour gérer l’après Jovenel. Organiser le pays devient la chose la plus difficile pour l’élite politique du pays.

Sur le plan économique le pays fait à une crise sans précédent. La situation économique d’Haïti est désastreuse. L’agriculture n’est plus ce qu’elle était en Haïti, le pays est passé d’une économie essentiellement agricole à une économie basée sur l’importation. L’économie haïtienne est caractérisée par le chômage et l’inflation. Haïti fait face à une pauvreté persistante. L’État ne fait rien pour changer les conditions de vie de la population. En outre les produits venus des villes de provinces sont extrêmement chers à cause de la montée des prix des produits pétroliers et la violence des gangs armés qui créent des postes de *péage.

La ville de Port-au-prince semble être en voie de disparition. Presque plus rien ne fonctionne. Les portes de plusieurs institutions sont fermées. Les entreprises déménagent, certaines institutions scolaires sont obligés de donner des cours en ligne, même scénario pour les universités. Les citoyens sont obligés de quitter leurs quartiers à cause de l’assaut des gangs.

Puisque le peuple est livré à lui-même, c’est à lui de prendre en main son destin. Rien ne bouge dans le pays, mais personne ne fait rien pour changer la donne. La population haïtienne est en entrain de voir la misère dans sa plus grande fureur. La violence et l’insécurité atteignent leur paroxysme, les responsables de familles n’en peux plus. Les problèmes du pays sont complexes, les élites du pays sont à genoux. Haïti est actuellement semblable à une jungle où l’insécurité et la vie chère sont devenues des choses normales, un mode de vie. La nation est livrée à elle-même sans leader, sans plan de développement. Il reste aux Haïtiens de décider l’avenir du pays et travailler pour un futur meilleur.

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