Des policiers cherchent à fuir le pays, révèle le BINUH

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Dans le cadre d’un exposé informel sur Haïti tenu dans la matinée du lundi 18 décembre 2023 à New York, Dennis Francis, qui officie à titre de Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a déploré la violence débridée des gangs qui prive Haïti d’un retour à la normale et encourage la fuite des forces vives de la nation.

L’insécurité s’est aggravée en 2023 en Haïti a confirmé par vidéoconférence la Représentante spéciale du Secrétaire général en Haïti Marie Isabel Salvador. La fréquence des assassinats, des enlèvements et des incidents de violence sexuelle et sexiste a augmenté par rapport à l’année dernière. Parallèlement, la capacité de la Police nationale haïtienne (PNH) à faire face à cette insécurité croissante est en déclin. Rien que cette année, plus de 1 600 agents ont quitté la Police nationale haïtienne, la majorité cherchant des opportunités d’émigration, a développé la Cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Les officiers restants sont confrontés à une situation désastreuse, aux prises avec un équipement, une formation et une rémunération inadéquate, ce qui entrave considérablement leur efficacité contre les gangs armés de plus en plus lourdement équipés.

Le contexte sécuritaire désastreux et la perte de confiance dans la police ont contraint certains Haïtiens à former des groupes d’autodéfense. L’émigration s’étend au-delà des forces de police, imprégnant tous les secteurs de la société, a-t-elle ajouté. Sur le plan politique, des divergences significatives subsistent encore quant à la manière de procéder pour effectuer la transition. Dans ce contexte, M. Francis a dit beaucoup attendre au déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité MMAS), autorisé par le Conseil de sécurité le 2 octobre dernier, tout comme les partis politiques et les groupes de la société civile.

Pour l’heure, les gangs contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince. Selon le BINUH, leur contrôle s’étend encore plus loin dans des zones rurales, auparavant considérées comme sûres – << tuant, violant, kidnappant et détruisant des biens », a rapporté le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies.