La musique « Pasyante » de Medjy, un morceau truffé de bons messages

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Le lead vocal de la formation musicale Emposib, Medjy Toussaint, a surpris les mélomanes haïtiens en leur présentant le mercredi 17 mai 2023, un nouvel album solo intitulé « 48 Rebecca » qui comprend 10 morceaux. Avec son nouvel album solo, Medjy Toussaint ancien chanteur de la formation musicale « Emposib » nous livre des titres aussi beaux et bien travaillés que difficiles à saisir le ou les messages comme c’est le cas du morceau intitulé « Pasyante » truffé de bons messages où il nous fait le camouflage exquis, tout en traitant un tas de sujets comme l’insécurité, la déviance, la culture, l’impatience, et l’amour.

Si les jeunes artistes du Compas Love, du HMI, sortent des chansons sans queue ni tête jusqu’à nous faire penser que le Compas est un simple jeu, Medjy Toussaint, pour sa part de créateur prouve qu’il est un vrai poète, c’est-à-dire un fin artisan de l’image disant autrement ce que les autres pensent et disent. Surtout un poète de l’embrouille si l’on peut le dire ainsi, qui se montre bien difficile.

Dès le début du morceau, le natif de Pétion-Ville nous fait penser à un nouveau né qui s’adresse et remercie le Grand Architecte de l’univers (un peu à la Delly Benson) pour ses grâces, lui épargnant de malheurs et des mauvaises rencontres qui auraient pu lui faire mal »An tou premye papa m ap diw mèsi/pou tout wout ou fè m pa fè yo/mw te gen anpil chans pou m sot tou kwochi/ou fè de mwen yon bon frè. »

Le refrain est si simple « pran vi w/chanje l tempo/sa ka pran tan men w ap kontan. » Le poète (tout près Castera?), en quelque mot, invite les déviants à faire un auto-stop, les invite à penser à eux-mêmes, à ses autres et leurs choix qu’ils ne devraient pas faire. À repenser les choses. En fait, ici, c’est presqu’une ode à la repentance. « E si se mal/ou konn fè/konnen nan syèl gen love vre/gen love vre/gen kè kontan vre », il s’adresse aussi, un peu aux bandits (malfrats aguerris) qui kidnappent, violent et tuent sans oublier l’amour c’est-à-dire que Dieu existe. À tout ceux qui sèment la terreur en Haïti. Un message de prise de conscience aux politiques sans cœurs qui voient toujours et encore leurs intérêts personnels avant le bien-être collectif « Dirijan mechan nou yo/yo fè nou mal/yo fè nou fè mal oohh. »

Le chanteur se campe là dans sa plus haute altitude de sagesse. « Sispann renmen/tout sa k renmen/pouki w al chache si lwen/tyeke glas la jan w bèl/pa panse ou bezwen anpil bagay vre pou lavi w ta fè sans. » Pour lui, le bonheur est dans les petites choses. Dans le verbe « aimer », Il ne se réside (pas seulement) dans un certain excès (mais il n’y a pas de vrai bonheur dans le trop) où le matérialisme est poussé à bout. Il nous dit d’aimer ce qu’on a tant qu’on a pas ce qu’on aime. Un prétexte de résistance ou de résilience? Peut-être les deux.

Ainsi, le changement dans le texte (sinon on enlève celui du déviant), est parfois un arrêt de crimes sollicité auprès de ceux qui prennent plaisir à faire le mal. Tout comme la patience, est une demande faite auprès des jeunes matérialistes qui croient durement que l’argent fait le bonheur et qu’on doit tout faire pour avoir si on en a pas, (sans travailler) cultiver la patience (quelqu’un dirait que c’est un propos du tiers-monde?).

Par ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer. « Pasyante », ce n’est pas un simple morceau. C’est un message de paix, d’amour et de prise de conscience. Il nous fait danser et penser. Enfin, un son qui convie tout le monde à œuvrer pour un changement et le bien-être.