L’Église Évangélique Chrétienne d’Haïti située à Delmas 60, dirigée par le Révérend Pasteur Chanquit Masculin a été le théâtre qui accueillait le samedi 9 septembre 2023 la cérémonie de graduation de la première promotion de l’École Professionnelle GLOBE DE L’EXCELLENCE. En présence des membres de leurs familles, les responsables du centre de formation, leurs anciens professeurs, leurs amis et camarades, un effectif de 36 étudiants après avoir passé trois mois à suivre une formation en cuisine-pâtisserie, carrelage et l’informatique bureautique avaient reçu leur certificat.
Dans l’objectif d’encadrer la jeunesse haïtienne en leur offrant la possibilité d’avoir un métier qui leur permettra à l’avenir de pouvoir gagner leur vie dignement, le Directeur Fondateur de l’école professionnelle GLOBE DE L’EXCELLENCE en l’occurrence, Mr Sony René, entouré de plusieurs autres collaborateurs ont décidé d’offrir une part de leurs connaissances à près d’une quarantaine d’étudiants en cuisine-pâtisserie, carrelage et l’informatique bureautique durant toute la période des grandes vacances.
Ces gradués constitués majoritairement de jeunes ont reçu leur certificat suite à leur cycle de formation le samedi 9 septembre 2023 lors de la cérémonie de graduation de leur promotion baptisée « Succès ». En vue d’encourager l’effort des plus excellés la direction de l’école a décidé d’offrir à Jérémie Masculin, le lauréat en carrelage une carrelette communément appelé « machin seramik », aussi bien qu’à la lauréate en informatique bureautique Mlle Béïna Fritza Nozile qui décroche un laptop.
« Sur la base des différents sacrifices que j’ai consentis je voyais déjà venir vers moi le titre de premier lauréat, je suis surtout ravi de pouvoir recevoir une carrelette qui va me permettre de commencer à travailler une fois bouclé la formation. Je tiens à remercier les responsables de l’école plus particulièrement le directeur Sony René ainsi que ses collaborateurs, les responsables de l’Église Évangélique Chrétienne d’Haïti notamment le pasteur titulaire pour son support, enfin les membres de ma famille d’avoir toujours été là pour m’accompagner du début jusqu’à la fin », a laissé entendre Jérémie Masculin.
« Ce qui m’avait motivé à jeter mon dévolu sur cette discipline à savoir l’informatique bureautique, c’est le fait que j’estime en plein 21e siècle, c’est plus qu’anormal de ne pas maîtriser une notion en informatique. Au début, je n’oserais jamais croire que c’est moi qui allais être la première lauréate de mon groupe, toutefois, le fruit de mes efforts m’a conduit vers ça & j’en suis vraiment fière de partir avec un laptop en guise de récompense. Je veux prendre le temps de remercier mes parents pour leur accompagnement infaillible, mais surtout mon papi qui est inlassablement debout à mes côtes pour me guider dans mes travaux en matière d’éducation », se réjouit Béina Fritza Nozile.
D’autres réactions ont été enregistrées de la part de l’un des professeurs en informatique bureautique, Jerry Démosthène, l’un des parents présents dans l’assistance identifié sous le nom de David, en fin de compte celle du Directeur Fondateur Sony René.
« Normalement, c’était une formation qui paraissait exceptionnelle dans le sens qu’on arrivait à se familiariser durant toute la période, mais également apprendre l’un de l’autre. En tant que l’un des professeurs en informatique bureautique, c’était plus qu’un privilège pour moi d’avoir été là pour former et encadrer mes étudiants en ce qui à trait à cette discipline. C’est une formation au-delà d’un mois où nous avons utilisé la formule de faire plus de pratique avec nos étudiants que de théorie afin de pouvoir atteindre l’objectif visé, pour y procéder nous avons travaillé avec eux 3 jours par semaine à raison de 3 heures de formation par jour, du coup nous disons merci au grand architecte de l’univers de nous avoir permis de démarrer et boucler en beauté avec le projet », a déclaré Jerry Démosthène.
« Ce qui m’avait motivé en tant que parent de Vilciüs Davichena d’offrir l’opportunité à ma fille qui est sortie deuxième lauréate de son groupe en informatique bureautique, c’est le fait de savoir, mais surtout d’être conscient que l’avenir d’Haïti appartient inévitablement aux jeunes, mais pas n’importe lesquels disons plutôt ceux qui sont préparés dans le sens d’avoir un métier ou une profession qui va leur rend utiles à eux-mêmes, à leurs familles ainsi que la société. J’ai toujours cru que les gens qui sont appelés à prendre les rênes d’un pays sont inévitablement ceux qui sont formés en conséquence, côté satisfaction j’avais des larmes aux yeux au moment où l’on faisait appel aux différents lauréats d’entendre que le nom de ma fille y a été figuré. Je tiens à féliciter de tout cœur l’initiateur Sony René accompagné du reste de l’équipe d’avoir pensé aux jeunes de la communauté pour qu’ils puissent être bénéficiaires de cette précieuse formation durant toute la période des grandes vacances », tels sont les propos tenus par David le papa de l’étudiante Davichena.
« En mon humble avis un intellectuel s’agit bien de quelqu’un qui a un esprit ouvert sur le reste du monde, en tant que directeur du centre de formation je me souviens que ma mère m’avait laissé vers l’âge de 13 ans, avant même son décès mon papa s’en était déjà allé lorsque j’avais seulement 9 ans d’âge, le plus triste dans l’histoire 4 ans après la mort de ma mère, mon père adoptif a été assassiné en ma présence à l’âge de 17 ans. Les pertes de ces êtres chers m’avaient contraint à assumer mes responsabilités envers ma personne à un âge prématuré, heureusement Dieu a mis sur mon chemin des gens de grand cœur qui étaient là pour m’aider à avancer dans mes études, en ce sens, je salue la mémoire de ce grand professeur répondant au nom de Carl Jean-Baptiste qui m’octroyait une bourse complète de la 3e secondaire jusqu’à la classe de philosophie. C’est la raison pour laquelle que je me suis dit que si durant toute ma vie j’ai rencontré des gens qui ont investi en ma formation pour faire de moi ce que je suis devenu aujourd’hui, pourquoi ne pas retourner l’ascenseur à des jeunes bien peut-être qui ont une histoire similaire à la mienne », a lâché le directeur Sony René.
« C’est un cadeau offert aux jeunes de pouvoir étudier l’informatique bureautique à un prix dérisoire évalué à 5000 gourdes, imagine que nous leur offrons 9 heures de cours par semaine pourtant j’en connais d’autres écoles qui n’offrent qu’une heure de cours en semaine par jour à leurs étudiants. Ce qui nous tenait surtout à cœur, c’est de voir que chacun de nos étudiants partent avec un métier en main, à vrai dire les critères de sélection n’étaient pas du tout faciles pour nous autres responsables de l’école, beaucoup d’entre eux que j’ai invité à participer au cycle de formation m’ont avoué qu’ils ne pourront pas y participer parce que tout simplement ils sont orphelins de mère et de père, ce qui leur a tout un petit peu rapproché de mon histoire et le plus émouvant dans tout ça même les enfants dont leurs parents sont encore vivants en leur approchant pour la formation l’on avait comme impression vu à la situation socio-économique du pays qui met la majorité des familles dans une situation de précarité que ces enfants là étaient censés orphelins aussi bien que ceux sus-cités. En tant que leader pour matérialiser l’idée j’ai réuni autour de moi plusieurs autres partenaires en si peu de temps devenus de vrais collaborateurs qui ont aussi cru que ça pourra marcher en réalisant que sur le parcours de leur existence à un moment donné il y avait des gens qui leur avaient tendu la main », poursuit-il.
« Au début, nous avons cotisé à offrir un repas à chacun de nos étudiants, nous avons sollicité un sponsorship de la part de gens et d’institutions dommage aucun d’entre eux n’ont pas répondu positivement, nous avons collecté les mêmes frais versés par nos étudiants pour leur offrir des primes tels que le lauréat en carrelage jouit de ça aussi bien que la lauréate en informatique. Les professeurs avaient consenti à ne rien recevoir comme rémunération auprès de la direction parce que l’ambition et la vision, c’était de former à tout prix ces étudiants. Nous sommes émus de nous voir graduer ces 36 étudiants aujourd’hui en raison de toutes les difficultés rencontrées au début, le projet ne va pas s’arrêter là, à l’heure actuelle, nous sommes déjà en pour-parlers avec les responsables de l’Institut National de Formation Professionnelle (INFP) pour donner un statut légal à l’école afin d’élargir nos disciplines, mais surtout nous éparpiller à travers tout le pays », rassure Mr René.
Un mélange d’adoration, de poésie et de chant ordinaire constituait la toile de fond pour assurer la partie culturelle du programme. Sans pression l’étudiante en cuisine-pâtisserie Matnaï Joseph a interprété magistralement bien une chanson intitulée « Sous la pression » où elle a pris le soin de bien caresser les tympans de l’assistance avec sa sublime voix guturale. Quelques minutes plus tard à travers la déclamation d’un texte poétique titré « Ayiti tèt amba » la poétesse Sœurette Dorlus a essayé à sa manière de questionner quelques dérives au sein de notre société juste pour chercher à sensibiliser et conscientiser son public sur l’ensemble de ces maux qui rongent la société. En tout dernier lieu pour boucler le tout l’artiste Mélissa Darbonne a tiré son épingle du jeu avec l’interprétation en version reggae de la chanson intitulée « Mélo Mélo » où elle a réussi à électriser l’attention de l’assistance en ayant pris le contrôle de la chaire de l’église servir de scène pour délivrer la marchandise.
Notons qu’en lieu et place d’un discours habituel le directeur Sony René a plutôt profité des secondes qui lui étaient confiées à la cérémonie pour vanter la bonté de certains de ses étudiants pour tous les efforts déployés, du coup, il avait profité également pour honorer et offrir des cadeaux aux différents professeurs au nom de leurs étudiants sans oublier de mentionner de leur avoir mis disponible pour aider à faciliter la réussite du projet. Sa présence était timide au milieu de l’assistance, mais ça n’a pas empêché que le pasteur Chanquit Masculin soit honoré également pour avoir cru dans l’initiative au point d’offrir gratuitement les locaux de son assemblée à l’équipe dirigeante pour partager leurs savoirs avec ces jeunes assoiffés de connaissances.
