Divers citoyens étrangers vivant au Chili, en particulier la communauté haïtienne, observent avec inquiétude l’arrivée au pouvoir de José Antonio Kast. L’extrême droite remporte la présidence 35 ans après la fin de la dictature de Pinochet, et sa promesse d’expulser les migrants en situation irrégulière inquiète particulièrement les populations étrangères installées dans le pays.
« Nous avons peur pour notre avenir ici », confie Kattiana Jean, Haïtienne vivant à Santiago depuis six ans. « Beaucoup d’entre nous travaillent dur, mais nous nous demandons si nous serons toujours acceptés dans ce pays. »
Kast, 59 ans, a remporté le second tour avec 58 % des voix face à la candidate de gauche Jeannette Jara, ancienne ministre du Travail sous l’actuel président Gabriel Boric. Dans son discours de victoire, il a mis en avant la lutte contre l’insécurité et le respect de la loi, tandis que certains manifestants célébraient également son admiration pour Pinochet, rappelant un passé douloureux pour le Chili.
Catholique pratiquant et père de neuf enfants, Kast a mené une campagne conservatrice, s’opposant à l’avortement et au mariage homosexuel, et promettant de réduire les dépenses publiques. « Nous voulons un Chili sûr et ordonné », a déclaré le président élu devant ses partisans. « Les lois seront respectées et personne ne sera au-dessus d’elles. »
Pour les communautés étrangères, cette élection est un signal d’alerte. « Nous espérons que la politique migratoire ne sera pas punitive mais inclusive », souligne Jefferson.
L’élection de Kast marque un tournant historique pour le Chili, et pour ses habitants venus d’ailleurs, elle résonne comme un appel à la vigilance et à l’organisation communautaire. Face aux défis qui s’annoncent, beaucoup savent que leur voix et leur solidarité seront plus que jamais essentielles pour défendre leurs droits et assurer leur place dans le pays.



