L’Organisation des Nations Unies (ONU) a annoncé son intention de rétablir une présence complète dans la capitale haïtienne avant la fin de l’année 2025. Cette décision marque une étape importante pour l’institution, qui avait réduit ses effectifs depuis 2023 en raison de la recrudescence des violences armées.
L’annonce a été faite par Carlos Ruiz Massieu, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour Haïti, à l’issue d’une mission d’évaluation récemment effectuée dans le pays. « L’ONU doit être sur le terrain pour accomplir son mandat », a-t-il déclaré.
Selon Ruiz Massieu, 75 % du personnel des Nations Unies sera de retour à Port-au-Prince dès le début du mois de novembre, tandis que le reste rejoindra la capitale avant décembre 2025. Ce redéploiement sera rendu possible grâce à un accord de sécurité conclu avec la République dominicaine et à la mise en place de moyens d’évacuation par hélicoptère.
Sur le plan politique, le représentant onusien a rappelé que le pays reste dans une impasse depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Aucune élection n’a été organisée depuis cet événement. « S’il n’y a pas d’élections avant le 7 février 2026, il faudra éviter un vide politique », a-t-il averti.
Face à la montée des violences, l’ONU prévoit également la création d’un nouveau bureau, le BANUH (Bureau d’appui des Nations Unies pour Haïti), chargé de soutenir la Force de répression des gangs (FRG), une mission multinationale de 5 550 soldats censée devenir opérationnelle avant mars 2026.
Malgré les critiques concernant l’usage de drones explosifs par les forces haïtiennes, Carlos Ruiz Massieu a insisté sur la nécessité de garantir le respect des droits humains.
Le diplomate a conclu que le retour de l’ONU en Haïti « n’est pas un acte de bravoure, mais un devoir visant à aider le pays à retrouver la stabilité et l’État de droit ».



