Le collectif Défenseurs Plus condamne les actions illégales des autorités dominicaines qui ont expulsé environ 1, 400 personnes au cours du week-end écoulé dans la commune de Ouanaminthe (Nord’Est d’Haïti), lit-on dans une note de presse mise en circulation par ladite structure.
Selon la note, parmi les personnes expulsées, Défenseurs Plus et des organisations communautaires de Ouanaminthe dénombrent 503 femmes et 99 mineurs. Il est à signaler également que 5 personnes handicapées et 7 femmes nourrices sont parmi les personnes expulsées. Elles sont arrivées à la frontière assoiffée, affamées, pieds nus et avec des habits déchirés alors que certaines (nes) migrants (es) travaillent en République Dominicaine depuis environ 3 à 7 années.
Les personnes expulsées témoignent de leurs mauvaises conditions de détention au cours des 3 jours ayant précédé leur expulsion et sans compter les mauvaises conditions de transport vers la frontière Dajabon/Ouanaminthe, le samedi 15 et le dimanche 16 juillet 2023. Certaines personnes n’ont pas de documents pouvant les identifier.
Une centaine de ces personnes expulsées ont été accompagnées par des organisations travaillant dans la zone alors que d’autres sont restées en attente d’une assistance pouvant faciliter leur retour dans leur commune natale.
Du côté de la commune frontalière de Belladère (département du Centre), pour la période allant du 10 au 16 juillet 2023, les organisations des droits humains et les autorités locales ont accueilli 2 079 personnes expulsées par la migration dominicaine dont 221 femmes et 10 mineurs (es). Elles sont arrivées à la frontière assoiffée, affamées, pieds nus et avec des habits déchirés alors que certains (es) migrants (es) travaillent en République Dominicaine depuis environ 3 à 7 années.
Malgré les conditions difficiles dans la commune d’Anse-À-Pitres, et les actes de violences dans la commune frontalière de Ganthier (Malpasse), les autorités dominicaines continuent d’expulser des Haïtiens et des Haïtiennes vers ces deux points frontaliers. 117 personnes ont été expulsées dans la commune de Ganthier et environ 60 à Anse-À-Pitres durant la semaine du 10 au 16 juillet 2023. Ces déportations sont entachées d’irrégularités et de violations des droits de la personne humaine. Pour les 4 points frontaliers officiels avec la République Dominicaine, le collectif Défenseurs Plus dénombre environ 3,656 personnes expulsées par les autorités dominicaines en une semaine.
Ces expulsions sont contraires aux conventions internationales relatives aux droits de l’homme que la République Dominicaine a l’obligation de respecter. Le collectif Défenseurs Plus rappelle que les autorités dominicaines n’ont pas le droit d’expulser et de rapatrier aucun (e) haïtien (ne) durant les fins de semaine (samedi et dimanche) et les jours fériés selon le point » a » du protocole sur le rapatriement signé entre les gouvernements, le 1er mars 1999. De plus, l’article 22.9 de la convention américaine des droits de l’homme interdit l’expulsion collective des étrangers dans les pays de l’Organisation des États Américains (OEA) dont la République Dominicaine est un État membre.
Le collectif Défenseurs Plus exhorte les autorités gouvernementales des deux pays (République Dominicaine et Haïti) à trouver un moratoire sur les déportations d’Haïtiens et d’Haïtiennes de la République Dominicaine à un moment où Haïti fait face à une grande crise sécuritaire et humanitaire. Il salue par ailleurs la diligence des organisations communautaires dans les communes frontalières dans l’accueil et l’assistance des personnes déportées et expulsées dans des conditions inhumaines par les autorités dominicaines.