La nouvelle représentante de l’Organisation des Nations-Unies dans le pays, Maria Isabel Salvador, a déclaré jeudi dernier devant le conseil de sécurité qu’au moins 264 personnes accusées d’appartenir à des gangs en Haïti sont mortes aux mains des justiciers depuis avril.
« L’apparition de groupes de justiciers autoproclamés ajoute un nouveau niveau de complexité. Depuis avril, le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) a comptabilisé au moins 264 membres de gangs tués par des groupes de justiciers autoproclamés>>, a révélé l’Équatorienne Marie Isabel Salvador devant le conseil de sécurité.
Face à l’incapacité de la police à faire face à la violence sans précédent des gangs qui contrôlent une majorité du territoire de la capitale de Port-au-Prince, des habitants ont décidé de se faire justice eux-mêmes, tandis que la communauté internationale n’a pas toujours trouvé de pays pour mener une force d’intervention réclamée par l’ONU et le gouvernement haïtien.
La population haïtienne est prise au piège d’un cauchemar, a commenté peu avant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est rendu à Port-au-Prince samedi.
« La situation humanitaire est épouvantable. Les gangs brutaux contrôlent la population haïtienne d’Haïti », a-t-il ajouté, avant de rappeler « qu’il ne peut y avoir de solution politique durable et inclusive sans une amélioration radicale de la sécurité », a insisté le secrétaire général, réitérant son appel à envoyer une force internationale pour épauler la police et « démanteler » les gangs.
En ce qui a trait à la composition de la force opérationnelle multinationale, M. Guterres a estimé que 1 000 ou 2 000 soldats « ne serait pas une exagération ».
Cependant, la dernière rencontre du conseil de jeudi n’a dévoilé aucun signe de renversement de tendance.
« Aucun pays n’a fait d’annonce concrète, il semble donc qu’une étude plus approfondie soit nécessaire à l’heure actuelle avant qu’une proposition viable et concrète puisse être élaborée », a laissé entendre l’ambassadeur chinois Zhang Jun, appelant le Conseil dans ces circonstances à se concentrer sur la lutte contre le trafic illégal d’armes à feu.
Jonas Montes, Journaliste