Comme prévu, la mairie de Port-au-Prince a donné le coup d’envoi du carnaval de la commune, ce Dimanche 19 Février 2023. ‘’Rekonsilyasyon pou la pè’’, c’est sous ce thème que cette édition inédite est organisée. Du 19 au 21 Février, le comité organisateur de cette fête traditionnelle devra faire sa preuve face aux multiples critiques concernant le carnaval de cette année.
Beaucoup de citoyens sont en opposition à l’organisation du carnaval cette année. L’insécurité, la crise économique, les problèmes infrastructurels sont entre autres des faits avancés par les opposants à cette festivité, pour désapprouver l’organisation du carnaval.
Tant bien que mal, certains ‘’carnavaliers’’ ont répondu présent. Il faut retenir que la marie de Port-auPrince a pris la décision d’organiser les festivités carnavalesques de 10h Am à 18h. Ce qui a facilité la sécurité des participants par les forces de l’ordre et dissipé la crainte chez les intéressés.
Pour ce premier jour gras, ce n’était pas vraiment la grande foule que le champ de mars recevait jadis. Ce n’était pas non plus un champ de mars vide. Les petits commerçants, assis ou ambulants, n’ont pas raté cette occasion. C’est le même cas de figure pour les petits restaurateurs qui en ont profité pour s’offrir une bouffée économique.
Dans l’air du champ de mars, un grand dispositif de la PNH était remarqué. Avec des patrouilles fixes et mobiles des différentes unités de l’institution policière. Des agents d’unité de premiers soins, dessapeurspompiers, des ambulanciers et autres entités de secours se mêlaient aussi de la partie.
En ce qui concerne le défilé, les bandes à pied, les troupes de danse et les groupes déguisés n’étaient pas nombreux. C’était la même remarque en ce qui a trait aux stands. Seulement 4 stands achevés ont été remarqués et 1 en construction, qui n’a même pas été terminé durant le premier jour.
Du côté des chars musicaux, on en dénombrait 3. Celui de Rockfam Lamé a, un char anonyme animé par un Disc Joker (DJ) et un autre portant l’écriteau d’Oyè Oyè, emmené par le rappeur Izolan. Il faut aussi souligner la participation de Raram No Limit, bande à pied très adulée par les ‘’ambianceurs’’.
Pour ce premier jour gras, qui n’était pas riche en spectacle, les artistes ont quand même livré des messages au public et à l’État Haïtien.
Atros de Rockfam s’est adressé au Ministère de la Santé publique en faveur des résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti qui, à rappeler, sont en grève depuis plus d’un mois. D’ailleurs en guise de revendication, ils ont érigé des barricades à la rue St Honoré pour boycotter les festivités.
« Tanpri silvouplè Leta ayisyen, voye je sou yo, di yon mo espesyal pou yo. Paske san yo menm, Ayiti, ayisyen pa ka viv, » a imploré le rappeur de Delmafia qui arrivait au bout du parcours carnavalesque « abrégé ».
Izolan quant à lui, dit considérer que ce carnaval est une sorte de manifestation contre l’insécurité et le phénomène kidnapping.
« nou fè yon ‘’manifnaval’’, nou vi n pale de sekirite, nou vi n pale de lapè, nou vi n pale de renmen moun […], » a exclamé le ‘’Bad boy’’ de Barikad Crew du haut de son char musical.
Les participants à ce premier jour gras, ont tout de même apaisé leurs stresses pendant quelques bonnes heures. Enfants, adolescents, jeunes et adultes toutesles catégories d’âges curieusement, faisaient figure sur le macadam du champ de mars pour se défouler. Bien que certains restent convaincus que l’organisation du carnaval cette année est un acte insensé.