La situation sécuritaire continue de se détériorer dans le département du Centre, notamment à Mirebalais et à Saut-d’Eau, où une série d’attaques armées, survenues entre le 30 mars et le 15 avril 2025, a plongé la population dans un profond désarroi. D’après le dernier rapport de l’Office de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), ces violences ont fait au moins 76 morts, causé d’importants dégâts matériels et forcé le déplacement de plus de 51 000 personnes.
Au total, 51 480 déplacés soit 458 ménages ont été recensés par l’OCHA. La majorité, soit 95 %, sont restés dans le département du Centre, tandis qu’une minorité a dû se réfugier dans des zones plus éloignées. Ces déplacements massifs font suite à des attaques ciblées contre des infrastructures clés, dont le commissariat et la prison civile de Mirebalais, où l’évasion de plus de 600 détenus a été signalée. À Saut-d’Eau, des commissariats ont également été détruits, accentuant le climat d’insécurité et la vulnérabilité des habitants.
Face à l’urgence humanitaire, des efforts ont été engagés pour venir en aide aux victimes : 12 720 plats chauds ont été distribués, 409 familles ont reçu des kits de première nécessité, 209 kits d’hygiène ont été remis, et 550 personnes ont bénéficié de couvertures. D’autres aides, comprenant bâches, matelas et ustensiles de cuisine, ont été fournies par l’OIM, la Croix-Rouge Haïtienne, World Vision et l’Organisation des Personnes Handicapées (OPH). Cependant, ces opérations restent entravées par des pannes d’électricité, des communications téléphoniques instables et un accès limité aux financements d’urgence.
De son côté, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) fait état de 51 448 déplacés répartis en 10 456 ménages. Là encore, environ 95 % d’entre eux sont restés dans le Centre, dont 78 % accueillis par des proches. Les communes les plus affectées incluent Boucan Carré, Lascahobas et Savanette. Environ 192 personnes ont trouvé refuge dans 22 sites d’hébergement temporaire.
Cette crise a également provoqué la fermeture de toutes les écoles à Mirebalais et à Saut-d’Eau. Au moins 12 maisons et une station-service ont été incendiées, et plusieurs zones demeurent difficilement accessibles. Les besoins humanitaires sont particulièrement urgents, notamment pour les femmes enceintes, les enfants et les personnes vivant avec un handicap.
