Les groupes criminels qui gangrènent Haïti ne cessent d’étendre leur emprise sur le territoire, désormais jusque sur la voie maritime. Dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 avril 2025, un bateau de marchandise transportant du riz a été attaqué dans la baie de Port-au-Prince, marquant une nouvelle étape dans l’escalade de la violence. Selon des informations relayées par Le Nouvelliste, l’attaque a fait deux disparus parmi les membres d’équipage, qui ne répondent toujours pas aux appels. Les pirates, vraisemblablement des membres de groupes armés, ont non seulement braqué le navire mais ont aussi plongé davantage la population dans la peur et l’incertitude.
Les groupes criminels, qui contrôlent déjà plusieurs zones stratégiques du pays, ont désormais mis la main sur des voies maritimes, un secteur crucial pour l’approvisionnement en marchandises, notamment des produits alimentaires comme le riz, essentiel à la survie de nombreux Haïtiens. Cette attaque en mer témoigne de l’impunité grandissante des malfrats, qui agissent en toute liberté sur les routes maritimes tout comme sur les routes terrestres, où ils multiplient les actes de piraterie, de vol et d’enlèvements.
Le phénomène de piraterie, qui avait jusque-là été marginal, devient une nouvelle forme de menace qui pèse sur les activités commerciales en Haïti. Cette situation crée un climat d’insécurité et de paralysie pour les opérateurs économiques, déjà confrontés aux défis liés à l’insécurité sur terre. Avec la multiplication des actes criminels en mer, ce sont désormais tous les maillons de la chaîne de distribution et de transport qui se trouvent compromis, menaçant l’approvisionnement du pays.
Le mardi 1er avril, un autre incident a exacerbé l’inquiétude des autorités. Un hélicoptère de l’État haïtien, en mission dans le Plateau central, a été la cible de tirs nourris de la part de groupes armés. Bien que l’appareil ait échappé à la destruction, cet acte montre clairement que même les forces de l’ordre ne sont plus à l’abri des attaques des malfrats, dans un contexte où la violence semble de plus en plus débridée.
La situation est d’autant plus préoccupante que le contrôle des gangs sur les infrastructures clés du pays, à la fois terrestres, maritimes et même aéroportuaires, rend toute tentative de restauration de l’ordre particulièrement complexe. Les autorités haïtiennes, déjà débordées par la violence omniprésente dans les villes et campagnes, peinent à rétablir un semblant de sécurité, tandis que la communauté internationale s’inquiète de l’ampleur de la crise.
Face à cette montée en puissance des groupes criminels, la population, déjà sous pression depuis des mois, se trouve davantage isolée. La crainte d’une escalade des violences en mer, ainsi que des nouvelles menaces contre les structures étatiques, annonce une période particulièrement sombre pour Haïti, dont la stabilité semble de plus en plus mise à mal par des gangs de plus en plus audacieux et organisés.
Alors que l’insécurité sur tous les fronts continue d’aggraver la situation sociale et économique, la communauté haïtienne se trouve dans l’attente de mesures concrètes et efficaces pour reprendre le contrôle des zones stratégiques, terrestres comme maritimes. Mais avec des gangs qui contrôlent une large partie du pays, la tâche semble colossale.