Le gouvernement haïtien a annoncé un investissement de 7,4 milliards de gourdes pour renforcer les capacités de l’armée du pays au cours des six prochains mois. Cette initiative a été confirmée ce vendredi par le ministre de la Défense, Jean-Michel Moïse, qui a souligné qu’il s’agissait d’un plan ambitieux pour relancer et moderniser les infrastructures militaires haïtiennes, tout en procédant au recrutement et à la formation de nouveaux soldats.
Le ministre Moïse a précisé que, depuis la remobilisation de l’armée en 2017, il n’y a pas eu d’investissement significatif dans ses capacités. Il a notamment mentionné la fermeture du seul camp d’entraînement de fortune à Léogane, ce qui a restreint les possibilités de formation pour les nouvelles recrues. Cependant, un tournant semble s’opérer avec la construction en cours d’un nouveau centre de formation à Tabarre, capable d’accueillir jusqu’à 1000 recrues.
« Nous sommes en train de construire à Tabarre un grand centre de formation militaire, un projet important pour la sécurité nationale et l’avenir de notre armée. Ce centre permettra de former de nouvelles recrues dans des conditions modernes et adaptées aux défis actuels », a expliqué Jean-Michel Moïse. Il a également annoncé que la formation des nouvelles recrues commencerait très bientôt, marquant ainsi un tournant dans les efforts de renforcement de l’armée nationale.
Ce plan d’investissement vise à doter l’armée d’infrastructures adéquates, de matériels modernes et à accroître le nombre de soldats pour mieux répondre aux défis sécuritaires du pays. L’insécurité croissante, exacerbée par l’activité des gangs, a conduit le gouvernement à revoir ses priorités en matière de défense nationale.
Le gouvernement espère que ces mesures permettront de renforcer la capacité de l’armée à lutter contre la montée de la violence et à rétablir l’ordre dans certaines zones du pays où les gangs contrôlent de plus en plus de territoires. La formation de nouvelles recrues et le développement des infrastructures militaires représentent donc une réponse directe à la menace grandissante que constituent les groupes armés pour la sécurité publique.
Toutefois, la mise en œuvre de ce projet devra être suivie de près, car les défis liés à la violence des gangs sont complexes et nécessitent une approche globale qui inclut à la fois une meilleure dotation en ressources pour l’armée et un renforcement des institutions judiciaires et policières.