Entre le 14 février et le 5 mars 2025, plus de 40 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, selon les dernières données de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ce chiffre, un record pour une période aussi courte depuis 2021, témoigne de l’intensification de la crise sécuritaire dans le pays. Selon l’OIM, 50 % des déplacés viennent de Delmas, tandis que 44 % ont quitté Port-au-Prince, deux zones désormais contrôlées par des gangs armés qui imposent leur loi par la violence et la peur. Pris au piège, les habitants fuient en masse, abandonnant leurs biens et repères dans l’espoir de trouver un refuge plus sûr.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné la semaine dernière que l’insécurité croissante et le manque de ressources rendent l’acheminement de l’aide humanitaire de plus en plus difficile. Plusieurs sites accueillant des déplacés se trouvent désormais près des zones de combats. La semaine dernière, un camp de déplacés a été frappé par des tirs, faisant une victime et plusieurs blessés. Le plan de réponse humanitaire de l’ONU pour Haïti, estimé à 908 millions de dollars, n’a collecté que 5 % des fonds nécessaires, soit seulement 46,5 millions de dollars. L’ONU appelle donc la communauté internationale à se mobiliser pour éviter un effondrement total de l’aide.
Les violences des gangs, qui continuent de déstabiliser le pays, sont également un facteur clé de cette crise. Depuis le début de l’année 2024, 5 626 personnes ont été tuées, un chiffre supérieur de 1 000 à celui de l’année précédente. À cela s’ajoutent 2 213 blessés et 1 494 enlèvements confirmés par l’ONU. La montée en puissance des gangs armés, qui dure depuis plusieurs années, a plongé Haïti dans un état de chaos permanent, marqué par des pillages, des meurtres, des enlèvements et des affrontements violents. La situation s’est particulièrement aggravée ces dernières semaines, entraînant une hausse sans précédent des déplacements de population.
