Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a fait état de l’utilisation de drones piégés à l’explosif par les forces de l’ordre, une stratégie qui a causé la mort de 20 individus et blessé plus de 30 autres dans des zones sous contrôle de groupes criminels. Il a exhorté les autorités à équiper la Police Nationale d’Haïti (PNH) de moyens adaptés pour renforcer cette lutte contre les gangs. Il a également critiqué la promesse de Fritz Alphonse Jean, récemment élu à la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), de mettre en œuvre le décret créant l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI), dont le rôle serait de coordonner et renforcer les services de renseignement.
Cette nouvelle approche des autorités semble porter ses fruits, puisqu’elle a permis de réduire les attaques coordonnées menées par les bandes criminelles, notamment depuis le 1er mars. Ces dernières, qui sévissent depuis environ cinq ans, avaient pris le contrôle de plus de 85% du territoire de la capitale, Port-au-Prince, semant la terreur, assassinant des civils, pillant et détruisant des habitations et des véhicules.
Pierre Espérance a salué la diminution de ces violences, précisant que les drones ont été utilisés dans des quartiers tels que Delmas 6, Wharf Jérémie et Bel Air. Il a encouragé les autorités à poursuivre cette stratégie de neutralisation des gangs par drones piégés à l’explosif. Selon des informations recueillies par notre rédaction, cette pression croissante sur les malfrats a provoqué une panique parmi plusieurs d’entre eux, certains envisageant même de fuir leurs positions, créant ainsi des tensions internes au sein de leurs groupes. Kris La, un chef de gang basé à Fontamara, a exprimé sa crainte après la première attaque aérienne contre Barbecue, dénonçant l’usage de « drones explosifs » comme une arme de guerre dans un message WhatsApp.