Ce vendredi 7 mars 2025 marque la fin du mandat de Leslie Voltaire à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT), un mandat qui restera dans les mémoires comme celui d’un échec total en matière de sécurité. Lors de sa prise de fonction, le Conseiller-Président avait promis la réouverture d’au moins une route nationale contrôlée par les gangs, un engagement crucial pour restaurer la normalité et permettre la circulation de la population et des biens à travers le pays. Cependant, il paraît évident que ces promesses n’ont jamais été suivies d’effets concrets.
Loin de voir un recul des bandes criminelles, c’est un renforcement de leur emprise que l’on observe. Les gangs, loin de reculer, ont intensifié leurs offensives, étendant leur domination sur de nouvelles zones, et rendant la vie quotidienne insupportable pour des milliers de citoyens. Léogâne, Carrefour-Feuilles, Delmas, Frères, et Kenscoff sont devenues des zones de terreur où des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir, abandonnant leurs maisons et leurs biens dans l’espoir de trouver un refuge plus sûr. Les routes stratégiques sont toujours sous contrôle des criminels, et l’insécurité a atteint un niveau jamais vu, menaçant l’existence même de nombreuses communautés.
Le bilan de ce mandat est d’autant plus accablant qu’il s’est inscrit dans un contexte où la population haïtienne, déjà meurtrie par des années de crise politique et économique, s’attendait à un changement radical. La sécurité, pilier fondamental de tout gouvernement stable, a été sacrifiée au profit d’une gestion inefficace, marquée par l’absence de stratégie et de volonté politique. Les discours et promesses de restauration de l’ordre n’ont été que des mots en l’air, ne se traduisant jamais par des actions concrètes sur le terrain.
Au-delà des promesses non tenues, ce mandat a mis en lumière l’incapacité du pouvoir en place à faire face à une réalité qui semble bien plus complexe que ce que les autorités avaient anticipé. L’absence de coordination, d’une véritable stratégie de sécurité, et le manque d’investissements dans les forces de l’ordre ont conduit à un environnement où les gangs ont pu prospérer. De plus, la faiblesse des institutions et l’inefficacité des autorités locales ont créé un vide que les groupes criminels ont rapidement occupé.
Le temps des excuses est révolu. À ce stade, les Haïtiens ont besoin de plus que de simples promesses ; ils ont besoin d’action, de mesures immédiates et de résultats tangibles. Il est impératif que les autorités se ressaisissent et qu’une nouvelle dynamique soit lancée, non pas par des discours, mais par une volonté de restaurer l’autorité de l’État et de protéger les vies innocentes. Le peuple haïtien mérite plus que la promesse d’une route rouverte : il mérite la sécurité, la paix, et un futur où les gangs ne dictent pas leur loi.
Fritz Alphonse Jean prendra la direction du Conseil à un moment où les Haïtiens attendent toujours la réalisation de la promesse d’un avenir meilleur. Il est désormais temps de passer des paroles aux actions. Alors qu’il défend l’idée d’un budget de guerre pour éradiquer les bandits, restera-t-il fidèle à ses engagements ? Parviendra-t-il à faire mieux que Leslie Voltaire ? L’avenir nous le dira.