La circulation routière en Haïti est devenue un véritable défi au quotidien, mettant en péril la vie des usagers et transformant les trajets en une aventure digne d’un jeu de survie. L’absence de régulation adéquate et la négligence des autorités ont laissé place à un chaos qui envahit les routes du pays.
Les statistiques sont alarmantes. En 2021, l’organisation haïtienne Services Techniques et Opérationnels pour Pallier aux Accidents (STOP-Accidents) a rapporté 1 518 accidents de la route, causant 5 055 victimes, dont 740 décès et 4 315 blessés. Bien que le nombre d’accidents ait légèrement baissé en 2022, avec 1 155 incidents recensés, le total des victimes a, lui, augmenté, atteignant 5 234, dont 654 morts et 4 580 blessés.
Les motocyclistes figurent parmi les principaux responsables de ce fléau. Ils sont souvent perçus comme des « kamikazes » de la route, zigzaguant entre les véhicules sans tenir compte des règles de sécurité. Ce comportement met non seulement leur propre vie en danger, mais aussi celle des piétons et des autres conducteurs, aggravant ainsi l’insécurité routière.
Les véhicules officiels de l’État contribuent également à cette situation chaotique. Souvent munis de sirènes et de gyrophares, ces véhicules perturbent une circulation déjà difficile, sans considération pour les autres usagers. Ce manque de respect pour les règles renforce l’impression d’impunité et laisse entendre que certaines personnes dans le pays échappent aux lois, exacerbant ainsi le désordre général.
Malgré des tentatives d’amélioration, telles que l’adoption de la Stratégie Nationale de Sécurité Routière en 2015, l’application de ces mesures reste limitée. Le manque de formation des conducteurs, l’absence de signalisation et le contrôle inefficace des autorités de la circulation contribuent à entretenir cette situation alarmante.
Les plus vulnérables face à ce chaos routier sont sans doute les écoliers et les personnes à mobilité réduite. Ils doivent naviguer dans un environnement où traverser la rue devient une épreuve dangereuse. Les trottoirs manquent souvent, ou sont encombrés, forçant ces citoyens à emprunter la chaussée, augmentant ainsi leur exposition au risque.
Dans ce contexte, il est impératif que les autorités haïtiennes prennent des mesures concrètes pour réguler la circulation et garantir la sécurité des usagers. Tant que cela ne sera pas fait, les rues du pays continueront à être le théâtre de tragédies évitables.
