Le temps de l’inaction est révolu, il est temps d’agir pour la sécurité d’Haïti

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Haïti a une nouvelle fois été secouée par un déchaînement de violence le mardi 25 février 2025. Deux soldats des Forces armées d’Haïti (FAD’H) ont perdu la vie, aux côtés de plusieurs civils, lors d’une attaque meurtrière de la coalition des gangs « Viv Ansanm » à Delmas 30. À Tabarre, le scénario était tout aussi apocalyptique, avec des morts et la destruction de maisons par des incendies criminels. Des milliers d’Haïtiens, pris en otage par les violences incessantes, ont été contraints de fuir, cherchant refuge là où ils le peuvent, dans un pays devenu une prison à ciel ouvert.

Face à cette tragédie, que font les autorités ? Que font nos dirigeants, ceux qui sont placés pour nous protéger, pour nous donner un avenir digne et sûr ? Rien, ou presque. Leurs actions se résument à se partager les postes clés du pays, non pas pour restaurer l’ordre, mais pour enrichir leur propre famille et leur cercle politique. Les promesses de sécurité, de développement et de justice se sont transformées en discours vides, en rires cyniques au détriment d’un peuple qui ne demande qu’une chose : la paix.

Il est donc légitime de se poser la question : jusqu’à quand allons-nous courir pour les gangs ? Jusqu’à quand cette population courageuse, mais épuisée, va-t-elle se retrouver à fuir ses propres quartiers, son propre pays, comme des réfugiés dans un territoire qui leur appartient ? Quand, enfin, nos dirigeants vont-ils arrêter de jouer avec la vie de millions de citoyens pour se livrer à leurs petits jeux de pouvoir et de corruption ?

La question est simple, mais la réponse l’est tout autant : jusqu’à quand allons-nous permettre à ces bandes armées de dicter leur loi sur le sol haïtien, quand chaque jour qui passe devient un fardeau insupportable pour ceux qui restent ? Le pays est au bord de l’implosion, et la situation ne fait qu’aggraver jour après jour.

L’absurdité de la situation ne réside pas seulement dans l’incapacité des autorités à protéger la population, mais dans l’irresponsabilité de celles-ci à prendre des décisions courageuses et radicales pour restaurer l’ordre. Nous avons payé le prix fort pour des présidents, des ministres et des responsables politiques, et pourtant, la situation ne fait que se dégrader. Ne serions-nous pas en droit de remettre en question ce modèle politique qui nous a conduits à ce point de non-retour ?

Il est grand temps que le peuple prenne ses responsabilités et se fasse entendre. Le temps des lamentations est révolu. L’heure est à l’action. Il est nécessaire de contraindre nos dirigeants à se mettre au travail, à remettre la sécurité au cœur de leurs priorités, à déployer des actions concrètes et immédiates pour mettre fin à l’emprise des gangs sur nos communautés. La sécurité n’est pas une faveur, elle est un droit fondamental.

Nous, citoyens, devons prendre conscience que la solution ne viendra pas d’une politique d’inaction, de tergiversations ou de compromissions. La solution viendra du peuple lui-même, d’une mobilisation nationale pour forcer les autorités à sortir de leur torpeur et à agir dans l’intérêt commun. Ce ne sont pas les discours ou les partages de postes qui sauveront Haïti, mais un engagement sincère et déterminé pour restaurer la paix et la sécurité.

La situation est intolérable, mais elle n’est pas irréversible. Il est encore possible de changer les choses, mais cela nécessite une prise de conscience collective, un réveil citoyen, et une pression constante sur les autorités pour qu’elles remplissent leur mission première : protéger la vie de chaque Haïtien, chaque Haïtienne, dans tous les recoins de ce pays.

Haïti mérite mieux. Le peuple haïtien mérite mieux. Il est grand temps de tourner la page de l’inaction.

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