Dans un développement majeur qui pourrait exacerber la crise sécuritaire en Haïti, les États-Unis ont décidé de suspendre leur financement de 13,3 millions de dollars destiné à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), un programme des Nations unies. Cette mission a été mise en place pour soutenir la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs armés qui déstabilisent le pays depuis plusieurs années.
Le gel de cette contribution a été confirmé par l’ONU ce 4 février, une décision qui survient alors que la mission, dirigée par le Kenya, fait déjà face à un manque de ressources cruciales. Cette suspension intervient dans un contexte où Haïti connaît une escalade de violence, avec des gangs contrôlant de vastes zones du territoire, perturbant la vie quotidienne et menaçant la stabilité du gouvernement.
La MMSS a été lancée en 2023 avec pour objectif de renforcer les capacités de la police nationale haïtienne en l’aidant à reprendre le contrôle des zones occupées par les groupes criminels, et en apportant un soutien logistique et opérationnel. Cependant, la mission a été confrontée à une série de défis logistiques et financiers, et l’absence de financement américain pourrait aggraver la situation.
Cette décision des États-Unis de suspendre leur contribution suscite des inquiétudes quant à l’avenir de la mission. Des experts soulignent que sans cette aide financière, la MMSS risque de ne pas pouvoir maintenir son efficacité, mettant en péril les efforts pour stabiliser le pays. Les États-Unis étaient jusqu’à présent l’un des plus grands contributeurs financiers de cette mission, et leur retrait pourrait laisser un vide important.
Le gouvernement haïtien, qui a déjà exprimé des préoccupations concernant la sécurité et l’efficacité de la mission, pourrait se retrouver encore plus isolé dans sa lutte contre les gangs. Bien que d’autres pays aient fourni un soutien, le Kenya, qui mène l’opération, a également des ressources limitées et se trouve dans une situation difficile face à la montée en puissance des groupes armés.
Pour certains habitants d’Haïti, cette suspension pourrait signifier une aggravation des conditions de vie déjà précaires. Les violences liées aux gangs ne cessent de se multiplier, entravant les déplacements, la fourniture de services de base, et plongeant des milliers de personnes dans une situation de vulnérabilité extrême. Les écoles et les hôpitaux sont souvent les premières victimes de cette insécurité galopante.
La communauté internationale, en particulier les Nations unies, pourrait être amenée à redoubler d’efforts pour garantir que la mission ne soit pas réduite à une coquille vide. Des discussions sont en cours pour tenter de réorienter le financement et renforcer la coopération internationale pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
Les autorités haïtiennes, ainsi que les Nations unies, devront rapidement trouver des solutions alternatives pour assurer la continuité de l’assistance internationale et maintenir la pression sur les groupes criminels. Mais au-delà de la question du financement, il semble clair que la mission en Haïti a besoin d’un soutien plus large et plus cohérent de la part de la communauté internationale pour espérer réussir dans sa tâche difficile de restauration de l’ordre.