La République Dominicaine, sous la houlette du président Luis Abinader, ne fléchit pas dans sa politique d’expulsions. Entre le 1er octobre et le 15 novembre, 55 723 Haïtiens ont déjà été rapatriés vers leur pays d’origine. Lors d’une conférence de presse tenue lundi, Abinader a réitéré sa ferme détermination à poursuivre cette opération, soulignant la nécessité de réguler la présence des ressortissants haïtiens vivant en situation irrégulière sur le sol dominicain.
Le président a précisé que cette démarche vise à garantir la sécurité et l’ordre public en République Dominicaine, stipulant que le gouvernement ne pourra accepter des situations d’irrégularité qui, selon lui, nuisent à la stabilité du pays. Ce discours, qui s’inscrit dans un contexte de tensions migratoires croissantes entre les deux nations, provoque des réactions variées tant sur le plan local qu’international.
Via un communiqué rendu public le mardi 19 novembre 2024, la Direction Générale de la Migration a souligné les » succès » obtenus dans la poursuite des réseaux de trafic d’êtres humains qui ont fait de cette activité un commerce lucratif.
L’agence migratoire a indiqué qu’au cours de cette période, plusieurs personnes dont des Dominicains ont été arrêtées, sans préciser le nombre, alors qu’elles transportaient des étrangers en situation irrégulière sur le territoire dominicain, et que les tribunaux ont émis des mesures préventives à l’encontre d’une trentaine d’entre elles.
Un double discours sur les relations bilatérales ?
Dans le même temps, les chanceliers haïtiens et dominicains Harvel Jean-Baptiste et Faruk Miguel se sont récemment rencontrés dans le but de renouer le dialogue bilatéral. Cependant, la déclaration du président Abinader, rappelant sa fermeté sur le dossier migratoire, pourrait être perçue comme contradictoire et venir contrecarrer les efforts diplomatiques.
De plus, le Ministère public et le Ministère de l’Intérieur de la République Dominicaine ont démantelé un réseau d’officiers qui vendaient des armes et des munitions à des gangs en Haïti.
Ce qui confirme le rapport des experts des Nations unies que le président Luis Abinader avait constaté.