La région métropolitaine de Port-au-Prince fait face à une crise sans précédent. Les activités scolaires sont complètement paralysées depuis deux semaines en raison de l’escalade de l’insécurité. Entre l’insécurité grandissante et l’instabilité politique persistante, les élèves, enseignants et parents se trouvent dans une situation de précarité permanente. Les écoles, censées être des havres de paix et de savoir, se transforment en centre d’hébergement, laissant les jeunes générations en danger et sans accès à une éducation de qualité.
Les groupes armés se battent pour le contrôle de beaucoup plus de territoires, ont intensifié leurs activités, rendant les déplacements dangereux. Selon des témoignages recueillis, de nombreux élèves n’osent plus se rendre à l’école de peur d’être victimes de kidnapping ou de violence. Les routes menant aux établissements scolaires sont souvent bloquées et les familles choisissent de protéger leurs enfants en les gardant à la maison.
Des associations scolaires ont dénoncé cette situation alarmante. Dans des communiqués, elles ont souligné l’importance de trouver des solutions durables à l’insécurité afin de garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants. « L’école doit être un lieu sûr pour nos enfants, mais actuellement, cela ressemble à un champ de bataille », a déclaré un représentant des associations.
Les autorités gouvernementales tentent de reprendre le contrôle, mais les efforts sont souvent entravés par la corruption et le manque de ressources. Le climat d’insécurité accrue pèse également sur la communauté éducative, avec de nombreux enseignants qui choisissent de quitter le pays ou de changer de profession, faisant peser une menace sur l’avenir de l’éducation en Haïti.
Dans un rapport récent, l’UNESCO a mis en avant l’importance de maintenir les écoles ouvertes, non seulement pour l’éducation, mais aussi pour le bien-être psychologique des enfants. L’organisation appelle à une action concertée de la part des gouvernements haïtiens et des partenaires internationaux pour rétablir la sécurité et faciliter le retour à l’école.
En attendant, des initiatives émergent, avec des cours dispensés en ligne d’autre part des groupes de parents qui travaillent avec leur(s) enfants. Ces efforts, bien que louables, ne suffisent pas à pallier le manque de structure et de qualité que peut offrir une école formelle.
Alors que les jours passent et que les enfants continuent d’être privés de leur droit fondamental à l’éducation, les autorités étatiques doivent travailler pour relancer les activités scolaires, afin que l’éducation ne soit pas le prix à payer pour l’insécurité qui règne dans le pays. Sans de réels efforts pour améliorer la situation sur le terrain, le risque est grand de sacrifier toute une génération sur l’autel de l’instabilité.