Sanctions ONU : rapport final du Groupe d’experts sur Haïti

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Les membres du Groupe d’experts créé par la résolution 2653 (2022) du Conseil de sécurité ont transmis leur rapport final, soumis en application du paragraphe 20 de la résolution 2700 (2023). Le rapport a été communiqué le 16 août 2024 au Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2653 (2022) concernant Haïti, qui l’a examiné le 11 septembre 2024.

Le Groupe d’experts des Nations Unies sur les sanctions a transmis le rapport final. Pour bien permettre à notre lectorat d’en prendre connaissance, le journal reproduira en plusieurs publications les titres développés dans ce document de 148 pages dont 42 pages de rapport et 106 pages d’annexe.

Rapport final du Groupe d’experts sur Haïti présenté en application de la résolution 2700 (2023)

Extrait du résumé du rapport :

La situation politique et sécuritaire en Haïti a profondément évolué au cours de la période considérée, soit entre novembre 2023 et août 2024. Après des semaines de manifestations antigouvernementales dans tout le pays, et en prévision du déploiement tant attendu de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, les gangs des deux coalitions rivales – G9 et G-Pèp – ont activé l’alliance Viv Ansanm en février 2024 et lancé une série d’attaques coordonnées à Port-au-Prince.

La période considérée a été marquée par des niveaux records de violence des gangs. Depuis la fin du mois de février, des gangs – dont ceux dirigés par les cinq individus figurant actuellement sur la Liste récapitulative du Conseil de sécurité de l’ONU – mènent des attaques répétées contre les institutions de l’État et des infrastructures essentielles, notamment des ports maritimes, des aéroports et des commissariats de police, ainsi que contre des banques, des entreprises et des biens privés. Les deux plus grandes prisons du pays ont été attaquées en mars et plus de 4 600 détenus se sont évadés, dont certains ont rejoint les rangs des gangs. Non seulement ces attaques ont eu de graves conséquences humanitaires, faisant de nombreuses victimes, déplaçant des milliers de personnes et privant une partie de la population d’un accès aux produits de base, mais elles ont également paralysé l’économie et le secteur financier.

Cette violence extrême a été l’un des éléments qui ont poussé le Premier Ministre Ariel Henry à annoncer sa démission le 11 mars, lors d’une réunion organisée par la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui a établi un nouveau plan d’action pour la transition politique. Depuis, même s’il a été difficile de créer de la cohésion entre les parties prenantes haïtiennes, plusieurs mesures importantes ont été prises pour appliquer les dispositions transitoires, notamment la formation du Conseil présidentiel de transition, la nomination, le 29 mai, de Garry Conille, ancien Premier Ministre et haut fonctionnaire des Nations Unies, au poste de Premier Ministre par intérim, et la mise en place du nouveau Gouvernement le 12 juin.

Malgré ces progrès, la violence des gangs continue de sévir en Haïti. …..

La mise en place du Gouvernement de transition parallèlement au déploiement initial de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en juin permet d’envisager une reprise en main de la situation par l’État et une action plus efficace et mieux coordonnée face à la violence. Bien qu’ils aient appelé au dialogue dans l’espoir d’obtenir une amnistie, les gangs ont de leur côté violemment manifesté leur opposition à la Mission et à toute remise en question de leur hégémonie. Hormis quelques querelles intestines, après six mois, l’alliance Viv Ansanm tient toujours, et les gangs ont étendu leur emprise territoriale afin d’accroître les revenus tirés des enlèvements, de l’extorsion et du trafic de stupéfiants…

Pour les interlocuteurs haïtiens, imposer des sanctions contre les acteurs qui continuent à soutenir les gangs et à menacer la paix et la sécurité d’Haïti en toute impunité est une priorité absolue. Dans le contexte de la relance du processus politique et du déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, le régime de sanctions est amené à s’imposer comme un outil efficace au service d’Haïti.

NAM Haiti

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