Haïti traverse une crise profonde et prolongée, mais la solution à nos problèmes ne peut venir que de nous-mêmes. Ni la communauté internationale, ni les puissances étrangères, ni les « amis » prétendus d’Haïti n’ont les clés pour résoudre nos crises. Nous sommes les seuls maîtres de notre destin et de notre réalité. L’histoire récente nous enseigne que chaque nation est avant tout préoccupée par ses propres intérêts géopolitiques et stratégiques.
Le monde et ses problèmes : une priorité ailleurs
Les tensions et conflits qui secouent aujourd’hui le monde montrent que la communauté internationale est davantage concentrée sur ses propres crises. Les guerres au Yémen entre le gouvernement et les rebelles houthistes, les tensions croissantes entre la Chine populaire et Taïwan, le conflit sans fin entre Israël et la Palestine, et les affrontements liés au Hezbollah au Liban sont autant de foyers de conflits qui monopolisent l’attention mondiale.
De plus, les conflits internes en Afrique, avec la montée en puissance du Mali, du Burkina Faso et du Niger face à la CEDEAO, ainsi que les tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, ou encore l’invasion russe en Ukraine, illustrent la complexité des préoccupations géopolitiques actuelles. À cela s’ajoutent les enjeux électoraux aux États-Unis, qui polarisent encore davantage l’attention des puissances occidentales.
Il est clair que dans ce contexte, Haïti ne représente pas une priorité pour les puissances étrangères. Nous devons nous rendre à l’évidence : l’agenda international est chargé de multiples intérêts et préoccupations, ce qui laisse peu d’espace pour un engagement véritable envers Haïti.
La leçon à retenir : résoudre nos différends en interne
La situation mondiale souligne une vérité importante : aucune puissance étrangère n’a ni le temps ni l’intérêt d’imposer une solution durable à nos problèmes. Les aides extérieures sont souvent accompagnées de conditions qui servent davantage les intérêts de ceux qui les offrent que ceux du peuple haïtien. Ainsi, toute tentative de déléguer notre avenir à l’extérieur est vouée à l’échec.
Nous, Haïtiens, devons donc apprendre à résoudre nos différends par nous-mêmes. Cela implique d’engager un dialogue sincère entre les différentes forces politiques, économiques et sociales de la nation, et de privilégier le consensus autour des intérêts nationaux. Les solutions ne peuvent émerger que de la mobilisation de nos ressources internes, de la reconstruction de notre tissu social et de l’affermissement de notre souveraineté.
Une feuille de route Haïtienne pour l’avenir
Pour sortir de cette impasse, plusieurs étapes essentielles s’imposent :
- Dialogue politique inclusif : Toutes les forces politiques doivent se réunir pour élaborer une vision commune de l’avenir du pays.
- Souveraineté économique : Promouvoir la production locale et réduire notre dépendance à l’égard des importations et des aides internationales.
- Renforcement des institutions : Bâtir un État fort, transparent et capable d’assurer les services essentiels aux citoyens.
- Mobilisation citoyenne : Impliquer la population dans les processus décisionnels et renforcer la cohésion sociale à travers des programmes de développement communautaire.
Conclusion : Haïti, seul maître de son destin
Face à un monde absorbé par ses propres crises et conflits, nous, Haïtiens, devons prendre en main notre avenir. L’histoire nous enseigne que les solutions imposées de l’extérieur sont éphémères et souvent inadaptées. Seul un effort collectif et concerté de la nation peut mettre fin à nos crises. Nous sommes les seuls à pouvoir définir et construire l’Haïti que nous voulons.
Il est temps de rompre avec les illusions d’une aide salvatrice venue d’ailleurs et d’assumer pleinement notre responsabilité historique : bâtir un État et une société à la hauteur de nos ambitions. Haïti, malgré ses défis, peut et doit trouver en elle-même les solutions pour se redresser.
Patrick Alexis
Citoyen Engagé alexispat@gmail.com