Haïti éducation : les écoles privées fonctionnent comme un État dans l’État

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L’éducation en Haïti devient de plus en plus compliquée. De l’insécurité grandissante qui empêche les institutions scolaires de fonctionner, la négligence et le silence de l’État haïtien en passant par la dictature imposée par les directeurs d’écoles, l’éducation des enfants semble ne plus être une priorité dans le pays.

Profitant de l’irresponsabilité des autorités de l’État haïtien, les responsables des écoles privées imposent aux parents leurs lois. Sans se soucier du bien-être de l’enfant, sans tenir compte de la situation économique précaire du pays. Ils augmentent chaque année de manière vertigineuse le prix des frais de scolarité à chaque rentrée et exigent le paiement du premier versement au début du mois d’août sans respecter les lois sur les frais scolaires.

Bien que les autorités aient fixé la rentrée de l’année académique 2024-2025 pour le 1er octobre 2024 et une rentrée administrative le 16 octobre 2024, nombreuses sont les institutions scolaires qui ont décidé d’ouvrir leurs portes depuis le commencement du mois d’août et le début de septembre. Ils l’ont fait non pour améliorer la qualité de l’instruction et augmenter le nombre d’heures en classe, mais dans l’objectif de maximiser leur profit dans le secteur tout en évitant le manque à gagner occasionné par les crises auxquelles fait face le pays.

Face à cette situation le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine a dénoncé cette pratique de certaines institutions et annoncé des sanctions contre ses responsables qui osent défier l’État haïtien. Mais jusqu’à date aucune action concrète n’a été posée.

Puisque le pays fait face à une crise multidimensionnelle surtout la violence des gangs qui obligent les écoles à donner des cours en ligne, les directeurs sont devenus de plus en plus exigeants envers les parents. C’est à prendre ou à laisser. Si rien n’est fait, cela peut déboucher sur une crise plus complexe entre les responsables des écoles et les parents, voire un bras de fer entre eux et le ministère de l’Éducation nationale.

Rare sont les écoles qui utilisent les livres encouragés par le MENFP. En général, chaque institution produit son propre livre. Les matériels scolaires, tout ce dont les élèves ont besoin pour l’année scolaire sont vendus à l’école. Il est déconseillé de les acheter ailleurs, au risque de se faire expulser. Cela devient un calvaire pour les parents qui ne savent à quel saint se vouer.

Cette situation doit insister l’État haïtien à prendre des mesures drastiques pour remédier à ce problème qui peut enfoncer davantage le système éducatif dans un chaos total.

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