Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé via une allocution télévisée ce jeudi 12 septembre 2024 la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette décision, qui suscite déjà de vives réactions au sein de la classe politique et de la population, intervient dans un contexte de tensions croissantes au sein du pays et soulève des questions sur l’avenir du processus démocratique au Sénégal.
Élu à plus de 54% des voix dès le premier tour le 24 mars dernier, le président Faye a justifié sa décision en mettant en avant la nécessité de « rétablir la confiance dans les institutions » et de « répondre aux attentes légitimes des citoyens ». Il a également évoqué des dysfonctionnements au sein de l’Assemblée, notamment des conflits internes qui, selon lui, entravent l’efficacité du gouvernement dans la mise en œuvre de ses réformes.
Cette annonce intervient quelques mois après un bras de fer entre les pouvoirs exécutif et législatif suite au rejet d’un projet de lois cher au gouvernement. De nombreux analystes et leaders de l’opposition voient dans cette dissolution une manœuvre pour consolider le pouvoir du président et affaiblir l’opposition.
L’opposition a également réagi rapidement. Le leader de l’un des principaux partis d’opposition a qualifié cette décision de « coup d’État déguisé » et a appelé à des manifestations pacifiques pour défendre la démocratie. « Nous allons nous battre pour que la voix du peuple soit entendue », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse.
Le président Faye a annoncé que de nouvelles élections législatives sont prévues pour le dimanche 17 novembre 2024, mais les modalités exactes de ce scrutin restent à déterminer. En attendant, la pression monte sur le gouvernement pour assurer une transition pacifique et maintenir la stabilité sociale dans le pays.
Le Sénégal, traditionnellement considéré comme un bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest, se retrouve donc à un carrefour décisif. La réaction de la communauté internationale, qui suit de près la situation, pourrait également jouer un rôle crucial dans les semaines à venir.
Les mois à venir s’annoncent décisifs pour l’avenir politique du Sénégal alors que les Sénégalais se préparent à naviguer dans cette nouvelle ère marquée par l’incertitude et les aspirations démocratiques.