La Police Nationale d’Haïti (PNH) a récemment commis une faute grave en publiant une vidéo qui expose l’infiltration d’une femme dans ses rangs, sans avoir passé les concours officiels. Cette personne aurait servi durant 27 ans, quasiment depuis les débuts de l’institution, sans jamais être légitimement acceptée. Bien que la volonté de transparence puisse sembler louable, cette décision met en lumière une faiblesse institutionnelle qui aurait dû être gérée discrètement et fermement en interne.
Il est impératif de le dire sans détour : la PNH n’aurait jamais dû exposer publiquement cette affaire. Une telle divulgation entache profondément l’image d’une institution qui a déjà du mal à maintenir son autorité face à la montée de la criminalité et au climat d’insécurité généralisé en Haïti. Montrer ses failles de cette manière, c’est offrir un boulevard à ceux qui cherchent à discréditer la PNH. Les ennemis de l’ordre public n’attendent qu’une telle erreur pour renforcer leur rhétorique contre l’État et ses forces de sécurité.
La PNH se doit de protéger sa crédibilité à tout prix. Ce genre de situations, qui révèle des dysfonctionnements internes majeurs, doit être réglé dans la plus grande discrétion, avec des sanctions exemplaires et un nettoyage rigoureux, mais sans jamais rendre publique une telle honte. L’institution a un devoir de solidité et de rigueur, surtout face à une population qui commence à douter de son efficacité et de sa capacité à garantir la sécurité. En rendant cet échec public, la PNH se tire une balle dans le pied, fragilisant encore plus son image aux yeux des citoyens.
Certes, la transparence est importante, mais elle ne doit jamais aller au-delà du seuil où elle devient contre-productive. Certaines affaires doivent rester dans le domaine des rumeurs, justement pour préserver l’institution des dégâts irréversibles causés par une mauvaise gestion de la communication. En exposant cette affaire, la PNH expose non seulement une fraude, mais aussi 27 ans de laxisme institutionnel. Ce n’est ni responsable, ni stratégique.
Il est donc temps pour la PNH de faire preuve de plus de discernement dans sa gestion des crises internes. Les affaires qui mettent à mal son intégrité doivent être traitées avec fermeté, mais sans une surexposition publique qui ne fait qu’alimenter la défiance. L’institution doit protéger son honneur, et cela passe par une communication contrôlée et responsable, en évitant d’étaler ses faiblesses sur la place publique.
La PNH ne peut plus se permettre ce genre d’erreurs. Il en va de sa survie et de sa crédibilité. Au lieu de révéler ses faiblesses, elle doit se concentrer sur la résolution de ses dysfonctionnements internes, tout en renforçant sa discipline, son contrôle et son sens du devoir.